C'est un coup de tonnerre qui a déchiré le ciel d'Internethier soir. Sans crier gare, la justice américaine a fait fermer les sites de lagalaxie Megaupload, basée à Hong Kong, et arrêté son dirigeant ainsi que deuxde ses associés qui se trouvaient en Nouvelle Zélande."Mega conspiracy" Au total, sept personnes sont inculpées. Elles risqueraient cinqà vingt ans de prison. Megaupload est accusé d'avoir empoché plus de 175millions de dollars en permettant le téléchargement illégal de musique et defilms et causé plus de 500 millions de dollars de manque à gagner pour les ayant-droits. L'affaire est intitulée par le FBI : "Mega conspiracy".180 millions d'inscritsMegaupload était une institution. 13ème site mondial, 9èmeplateforme de téléchargement vidéo en France selon le dernier pointageMédiamétrie, 180 millions d’utilisateurs dont une bonne part qui n'hésitaientpas à payer un abonnement pour bénéficier d'un service amélioré.Megaupload et son petit frère Megavideo, sites detéléchargement direct et de streaming, ont connu un pic de popularité en Francedepuis la loi Hadopi qui ne lutte que contre le peer-to-peer.En quête de respectabilitéMegaupload s'est toujours présenté comme une entrepriselégale qui supprimait gentiment les vidéos illicites postées par lesinternautes lorsque les ayants droits le lui demandait. Elle s'était récemment offert un clippromotionnel avec des stars américaines de la chanson. La personnalité dufondateur, l'allemand Kim Schmitz allias Kim Dotcom, hacker et homme d'affaireflambeur, déjà condamné pour délit d'initié, pouvait cependant laisser songeur.Cette action contre Megaupload intervient sur fond deprotestation aux Etats-Unis contre le projet de loi anti-piratage SOPA même sicela n'aurait officiellement rien à voir. Actions de représaillesCette intervention judiciaire qui peut sembler légitime aupremier abord n'est cependant pas du gout de tout le monde. Innombrables réactionsdepuis hier sur les réseaux sociaux. Indignation contre un acte qualifié decensure. Plusieurs sites, dont celui du FBI et même celui de l'Hadopi en France,ont fait l'objet d'attaques revendiquées au nom des Anonymous.Ce qui surprend, c'est la brutalité et la soudaineté del'intervention. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la justice américaine ne fait pas dans la dentelle. Alors qu'en France on continue de s'interroger sur la légitimé de notre bonne loi Hadopi, l'oncle Sam tape du poing sur la table sans crier gare et siffle la fin de la récré. Comment et sur quelle base juridique le FBI a-t-il pu liquideren quelques heures une société éclatée sur plusieurs continents avec des serveursdans le monde entier ?Reste à savoir si les internautes ne vont pas immédiatementse rabattre sur d'autres plateformes de téléchargement similaires à Mégaupload.Acte d'accusation : http://www.scribd.com/doc/78786408/Mega-Indictment