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Les défis technologiques de demain : éliminer les fuites d’eau

L’enjeu : éradiquer les fuites d’eau sur le réseau de canalisations. En France, un litre sur cinq qui circule sous nos pieds, disparaît dans la nature. L’innovation et la technologie permettront-elles d’y parvenir ?
Article rédigé par Benjamin Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La start-up corse ACWA Robotics a inventé et créé un robot explorateur. Ce cylindre articulé se glisse partout et se faufile comme une chenille. Il parcourt deux à trois km par jour en suivant le programme chargé à l’avance dans sa mémoire, pour établir un véritable état patrimonial des canalisations. (ACWA ROBOTICS)

 Le défi technologique, c’est de limiter l’hémorragie, de réduire cette déperdition, de savoir où colmater les canalisations et, encore mieux, de les changer avant qu’elles ne cèdent. La France a l’un des taux de fuite les plus faibles d’Europe, mais on parle quand même d’environ 20%, soit une quantité d’eau astronomique : un milliard de m3, chaque année. Oui, 1.000 milliards de litres d’eau gâchés, chaque année, en France. L’équivalent de la consommation annuelle de 18 millions de personnes.

Des capteurs s’ajoutent au bâton du sourcier

Face à ce gigantesque gruyère enterré sous nos pieds, le sourcier version 2023 n’est plus seulement équipé d’un bâton, mais de plusieurs capteurs qui vont s’intéresser au bruit et aux vibrations générées par les fuites pour les localiser. Des fuites qu’il écoute, par exemple, avec des microphones sismiques blindés. Il peut utiliser un gaz traceur pour détecter les chutes de pression, une caméra thermique pour visualiser – dans les bâtiments - les différences de température de surface du sol et des murs : des différences révélatrices de la présence d’eau et donc de fuites.

Réparer, c’est bien, mais prévenir, c’est mieux ! Prévenir, c’est justement la spécialité d’une start-up corse, ACWA Robotics qui a décroché trois récompenses au dernier CES de Las Vegas en janvier dernier, dont le plus prestigieux des trophées : un Best Of Innovation Awards, dans la catégorie "Villes connectées" pour son robot explorateur.

Ce cylindre articulé se glisse partout, et se faufile comme une chenille. Il parcourt deux à trois km par jour en suivant le programme, chargé à l’avance dans sa mémoire, pour établir un véritable état patrimonial des canalisations. Bientôt, le Pathfinder y restera 24 heures sur 24 pour mesurer la qualité de l’eau et la pression. Et puis d’ici quelques années, il sera même capable de réparer les fuites de l’intérieur.

Jusqu’à 800.000 euros pour un kilomètre

Au-delà des enjeux environnementaux, l’eau, c’est aussi une affaire de gros sous. Un km de canalisation d’eau coûte entre 150.000 et 800.000 euros. Idéalement, il faudrait en remplacer 1,2% au moins par an pour améliorer l’état du réseau, mais ça n’est jamais le cas (0,8% au mieux). Et donc, le réseau vieillit et les fuites se multiplient. On estime qu’il faut 160 ans, en moyenne, pour qu’une ville renouvelle tout son réseau d’eau potable.

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