Le vrai-faux scandale de la surveillance d'Internet
Ce serait donc le plus gros scandale de l'ère numérique. Avec
l'affaire Prism révélée récemment par la presse américaines, on découvre - ou
plutôt on a la confirmation - que, oui, Big Brother existe et qu'il est déjà en
action. Il s'appelle NSA, l'agence de surveillance américaine. La NSA qui piocherait
sans état d'âmes depuis 2001 dans les serveurs des géants du Web pour en savoir
plus - non pas sur les Américains présents sur le territoire car la loi
l'interdit - mais sur les étrangers ou quiconque se trouvant en dehors du pays
dans le cadre de la lutte anti-terroriste.
Echelon déjà à l'oeuvre depuis longtemps
Scandale, peut-être, sauf qu'en réalité tout cela n'est pas
réellement une surprise. On sait depuis les années 90 que l'axe
américano-britannique dispose avec le système Echelon d'un joli filet à
communication. Logique que cela s'étende aujourd'hui à Internet.
En fait, ce qui est choquant est surtout que les géants du
Net semble collaborer. Google, Facebook, Microsoft, Apple... Selon les premières
révélations de la presse d'Outre-Atlantique, la NSA aurait littéralement
"open bar" dans les serveurs de ces sociétés où nous rangeons nos
petites affaires numériques. Seul Twitter échapperait au complot planétaire
pour l'instant.
Les intéressés démentent. S'il semble exact qu'il existe des
accords entre ces entreprises et les autorités, la fourniture de données
concernant les utilisateurs ne serait pas automatique.
Espionnage généralisé ?
De même qu'il serait naïf de tomber des nues face à cette
histoire il est naïf de croire qu'une administration, quelle qu'elle soit, peut
surveiller, par exemple, 1 milliard d'utilisateurs de Facebook.
Comme toujours, en matière de sécurité, la question est de
savoir où positionner le curseur entre : espionnage généralisé et nécessaire
surveillance des moyens de communication par les Etats en charge de la sécurité
des populations.
Cloud français
En tout cas, cette affaire n'est pas bonne pour l'image des
outils informatiques en général et des prestataires américains en particulier.
Ce sera sans doute une occasion pour l'Europe de renforcer sa souveraineté
numérique. D'ailleurs, le Gouvernement en profite déjà pour vanter les mérites
du "cloud français", un nuage informatique avec des serveurs bien de
chez nous situés dans l'hexagone. Sauf que la France se livre elle aussi, bien
entendu, à la surveillance des réseaux.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.