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Le piratage se porte toujours aussi bien en France

10 millions de Français continueraient à fréquenter les sites de téléchargement illégal de musique et de films. Un phénomène visiblement difficile à éradiquer.
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Malgré l'Hadopi et le développement de l'offre légale, les Français restent adeptes du téléchargement illégal © MaxPPP)

10 millions de Français qui téléchargent, c’est Le Figaro qui révèle ce chiffre et il est impressionnant. 5 ans après l’Hadopi et après des procès retentissants, cette pratique semble bien ancrée dans les habitudes. Parmi les internautes qui arpentent les allées sombres du Web, 4 millions de Français seraient adeptes du peer-to-peer. Les autres utiliseraient notamment les sites de streaming, invisibles sur les écrans radar de l’Hadopi.

Selon Le Figaro, le plus fréquenté serait le site "Zone Téléchargement" avec 3,5 millions de visiteurs par mois. Un répertoire qui n’héberge pas directement de fichiers audio ou vidéo mais qui se contente de référencer des liens permettant d’aller télécharger ailleurs films, musique, jeux vidéos et même des mangas.

 

Pourtant, les ayant droits ne restent pas inactifs et les actions en justice se multiplient 

 

On ne compte plus les procès ces dernières années. MegaUpload, ThePirateBay, EmuleParadise ou encore, tout récemment, une condamnation spectaculaire de 15,6 millions d’euros à l’encontre d’un jeune Français créateur du site Wawa Mania. Mais les pirates sont malins. Ce jeune homme de 26 ans est en fuite aux Philippines et il a déjà créé un nouveau site du même genre qui fait la même chose.

Ces gens-là ne parlent pas de piratage mais de "partage" de contenus. Une activité pas si philanthropique pour autant car elle rapporterait des dizaines de milliers d’euros grâce à la publicité. D’ailleurs, les ayants droit tentent de s’attaquer aux annonceurs et aux régies qui alimentent le système mais sans grand succès pour l’instant.

 

Qu’est-ce qui est autorisé et qu’est-ce qui ne l’est pas ?

 

Pas toujours facile, pour les consommateurs, de distinguer le bon grain de l’ivraie. Certains sites de streaming sont payants ce qui peut laisser penser qu’ils sont légaux alors que c’est faux. Aucun revenu n’est reversé aux ayants droit.

Cela dit, l’offre légale s’est étoffée. Il y a aujourd’hui la location de films à l’unité, la VOD, disponible sur toutes les box ; et la vidéo illimitée sur abonnement, la SVOD, comme Netflix ou CanalPlay. Malheureusement, le légal reste moins attractif que l’illégal en terme de contenus. Toujours pas de films récents de moins de 4 mois en VOD et de moins de 36 mois sur les plateformes de SVOD.

De quoi donner l’avantage aux sites pirates. A l’ère du numérique où tout va très vite, on n’aime pas attendre des mois après la sortie d’un film en salle avant de pouvoir le regarder à la télé ou sur sa tablette.

 

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