Le masque Vision Pro, le pari risqué et très cher de Tim Cook, sort le 2 février aux États-Unis
Imaginez un masque de ski qui réunit, à la fois, un ordinateur Mac dernière génération, un écran panoramique ultra haute définition, un clavier, une souris, et une toute nouvelle vision de l’informatique. À l’intérieur du Vision Pro, c’est tout votre open space, votre salon, votre bureau qui devient votre espace de travail, quand il ne se transforme pas en salle de cinéma avec son immersif.
Mais voilà : à 3.499 dollars hors taxe, le Vision Pro est cher : presque sept fois plus que le Quest 3 de Meta, trois fois plus que le Quest Pro, deux fois plus que le Vive XR Elite. Et pourtant, Apple en aurait écoulé près de 200.000 exemplaires pendant les trois premiers jours des précommandes, sachant qu’on estime à moins de 90.000 le nombre d’exemplaires effectivement disponibles, pour la sortie prévue ce vendredi 2 février.
Résultat : en moins d’une heure, le Vision Pro est arrivé en rupture de stock avec des dates de livraison qui ont commencé à glisser vers début mars. Alors peut-on parler de succès pour autant ? Il est beaucoup trop tôt et les quantités sont infimes, si on les compare aux 234 millions d’iPhone vendus en 2023, soit une moyenne de 641.000 par jour.
Le risque pour Apple, c’est l’effet "pschitt" : le premier week-end, ceux qui en avaient vraiment envie, vraiment besoin, ou pour qui l’argent n’est pas un problème, se sont précipités. On verra, au fil des semaines et des mois, comment les ventes se maintiennent ou pas, à ce tarif dissuasif pour beaucoup.
Autre élément important : le retour des utilisateurs et des clients
À partir de vendredi, le grand public pourra tester et découvrir ce que propose le Vision Pro dans les Apple Store américains. Certains magasins de la marque, aux États-Unis, disposeront d’un espace dédié, avec banquette en cuir vegan, et carré de moquette, pour faire "comme à la maison", et une douzaine de masques à disposition, pour les plus grands Apple Store.
Le risque, c’est un mauvais buzz autour du poids du casque (entre 600 et 650 grammes selon les accessoires utilisés), une fois l’effet "waouh" passé. Apple aurait prévu que chaque essai ne dépasse pas 25 minutes, et pas seulement pour qu’un maximum de clients puissent en faire l’expérience. Après la surprise des premiers instants, il serait dommageable que la masse du masque, et la pression exercée sur la tête, ne devienne problématique...
L’accueil du Vision Pro, par les éditeurs d’applications et les développeurs, constitue un autre baromètre majeur de cette nouvelle catégorie de produits, la première pour Apple depuis l’Apple Watch, il y a 10 ans. Et cet accueil est très tranché ! D’un côté, les enthousiastes, ceux qui veulent être les premiers, se faire remarquer, innover. Au moins 250 applications optimisées seront disponibles au lancement, dont Paramount+, Prime Video, Disney+, Zoom, TikTok, Microsoft avec Word, Excel, Powerpoint, Teams. En France, myCANAL et Decathlon sont aussi sur les rangs, en attendant l’arrivée du Vision Pro de ce côté-ci de l’Atlantique.
Le Vision Pro ? Un marché "insignifiant" selon Netflix
Et puis, il y a les poids lourds qui ne sortiront pas d’application optimisée, voire qui empêcheront leur appli iPad – pourtant compatible par défaut – de fonctionner dans le Vision Pro. Marché "insignifiant", dit Netflix. Idem pour YouTube ou Spotify. Heureusement, on pourra quand même utiliser ces services via Safari, le navigateur web d’Apple.
Le calendrier d’arrivée du Vision Pro dans d’autres pays que les États-Unis sera également une indication sur la demande pour le masque (et la capacité d’Apple à le produire en très grande quantité).
D’ici la prochaine conférence mondiale des développeurs Apple qui se déroule traditionnellement début juin, Tim Cook pourrait annoncer l’arrivée du Vision Pro dans plusieurs autres pays : on parle du Canada, du Royaume-Uni et peut-être de la Chine ou de l'Allemagne. Pour la France, il faudra probablement attendre l’étape suivante, probablement à la fin de l’année, quitte à bénéficier directement de la deuxième génération du masque, potentiellement moins chère.
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