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La France veut son "cloud souverain"

La France prépare un "nuage informatique" national. Baptisé Andromède, ce "cloud souverain" sera destiné aux administrations et aux entreprises sensibles pour leur éviter d'avoir à utiliser des prestataires étrangers. Un enjeu technologique de premier ordre.
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Nom de code : Andromède. Tarif : 135 millions d'Euros. Le
nuage informatique à la française est prêt à prendre son envol.

Voulu par le gouvernement, ce cloud dit
"souverain" sera destiné aux administrations mais aussi aux
entreprises privées de l'hexagone. Il servira à stocker des informations
sensibles telles que des données personnelles administratives, des renseignements
liés à l'e-santé ou encore des informations économiques nécessitant un maximum
de sécurité.

Evitez les acteurs étrangers

Le cloud ou nuage, rappelons-le, c'est ce concept de
stockage informatique situé hors les murs d'une entreprise, quelque part sur
des centre-serveurs, accessible par Internet.

Le problème, c'est qu'aujourd'hui les nuages appartiennent essentiellement
à de grands acteurs américains tels que Microsoft, Cisco, IBM ou HP. Ce n'est pas sans poser certains problèmes.

Par exemple : à qui appartiennent les données dans le nuage ?
Dans certains états américains, la loi locale prévoit qu'elles soient également
la propriété de l'opérateur qui les héberge. Le Patriot Act permet au gouvernement
américain en cas de risques liés au terrorisme d'accéder à toute donnée stockée
par une société américaine. Voilà qui n'est pas très rassurant. Autre cas de
figure : même avec un stockage privé en France garanti par contrat, que se
passe-t-il si le prestataire est racheté par un opérateur asiatique ou
moyen-oriental qui effectue des copies de sauvegarde loin de nos frontières ?

Un cloud européen

Bref, toutes ces craintes ont décidé la France, comme la
Grande Bretagne ou l'Allemagne, à bâtir un cloud "bien de chez nous".
Décision annoncée dès 2009 par  le
premier Ministre François Fillon.

Plusieurs acteurs étaient en lice. Finalement, après le
retrait de SFR et Dassault-Systemes la semaine dernière, c'est le couple Orange-Thales
qui vient d'être agréer pour donner naissance au nuage français « Andromède ».

Reste qu'un cloud souverain à la française, sur le papier,
c'est bien mais certains craignent que le "génie français" ne donne
naissance à une usine à gaz couteuse et techniquement peu ouverte sur l'extérieur
alors qu'il faudra à terme l'étendre à l'échelle européenne.

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