Comment profiter du numérique sans sacrifier sa vie privée ?
De plus en plus d’utilisateurs se soucient de l’exploitation de leurs données personnelles par les outils numériques.
C’est aujourd’hui, la Journée mondiale des données personnelles (Data Privacy Day). Cette initiative lancée en 2007 par le Conseil de l'Europe vise à sensibiliser les utilisateurs et les fournisseurs d’outils numériques à la question de données. Certains en profitent pour lancer des initiatives.
La marque Apple, qui fait de plus en plus de la protection des données son cheval de bataille autant qu’un argument commercial, a lancé un outil original, sous la forme d’une sorte de nutriscore des données. Les éditeurs d’applications doivent désormais détailler leurs pratiques et dire quelles données ils récupèrent, à quel moment, ce qu’ils en font, etc. Les utilisateurs peuvent consulter ces informations lorsqu’ils téléchargent une application pou iPhone, iPad ou Mac. D’autres, comme Google ou Facebook, en profitent pour faire de la communication autour de leurs politiques d’utilisation des données.
Mais donner la possibilité aux usagers de prendre soin des leurs données personnelles n’est pas simple. Les utilisateurs se retrouvent souvent assaillis par des questions auxquelles ils ne savent pas quoi répondre. C’est le cas, par exemple, avec les bandeaux qui surgissent à chaque fois que l’on consulte un site Web afin d’alerter de la présence de cookies, une mention rendue obligatoire par le RGPD. La plupart des utilisateurs cliquent machinalement pour faire disparaître ce dérangeant bandeau, sans comprendre vraiment de quoi il s’agit. Il existe même des extensions de navigateurs pour les faire disparaître automatiquement. Parfois, trop de transparence nuit à l'expérience utilisateur.
Comment profiter au mieux des outils numériques sans sacrifier sa vie privée ? Ce n’est pas simple. Par exemple, il est difficile d’utiliser une application de navigation GPS sans accepter la captation de sa position géographique. En réalité, la plupart des gens acceptent une certaine exploitation de leurs données personnelles en échange de l’utilisation des services et applications. C'est bien connu : si c'est gratuit, c'est vous le produit. Et quand le produit est attractif, on accepte de se vendre.
Et puis, il y a aussi un aspect commercial et concurrentiel inattendu. Par exemple, Facebook, dont le modèle économique est basé sur la publicité, s’inquiète aujourd’hui des restrictions en matière de données personnelles de la part d’Apple. Selon Mark Zuckerberg, la marque à la pomme abuserait de sa position dominante et chercherait à favoriser ses propres applications, comme sa messagerie iMessage au détriment de WhatsApp. Selon le PDG du plus grand réseau social du monde, Apple est désormais un concurrent à part entière de Facebook.
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