Comment François Hollande veut lutter contre le racisme et le "complotisme" sur Internet
Un plan global
Si le racisme et l’antisémitisme n’ont pas « envahi » Internet, il est certain que le Net est le média idéal pour la propagation de ces idéologies. Le Chef de l’Etat veut donc s’y attaquer. Il annonce un "plan global de lutte ", qui sera dévoilé fin février, et qui intégrera le numérique. François Hollande s’appuie notamment sur une campagne lancée hier par l'Union des anciens déportés et l'Union des étudiants juifs de France, intitulée « Libérons Internet du négationnisme ».
Blocage administratif
La première idée du chef de l’Etat, c’est le blocage administratif des sites faisant l’apologie des thèses racistes ou « complotistes », c’est à dire sans passer par un juge. Il s’agit d’étendre une possibilité prévue initialement contre les sites terroristes et les sites pédophiles. Mais le blocage administratif, c’est une mesure qui est assez contestée. Il faut aussi un feu vert de Bruxelles.
Editeur, hébergeur, fournisseur d'accès
Concrètement, si on veut bloquer un site : on commence par s’en prendre à l’éditeur (l’auteur des propos), puis, éventuellement si ça ne marche pas, à l’hébergeur en lui demandant de fermer le site et, si ça ne marche pas - par exemple parce que le site est à l’étranger - on demande aux fournisseurs d’accès de le bloquer. Mais, ce n’est pas facile car certains s’y opposent par principe.
Twitter et Facebook
François Hollande interpelle aussi directement les grands réseaux sociaux, comme Twitter ou Facebook, qu’il veut « mettre devant leurs responsabilités ». Cependant, on connaît la logique de Twitter, Facebook et des autres grands acteurs américains du Web : autant, ils peuvent s’émouvoir face à des images de nus - on l’a vu récemment avec la censure par Facebook du tableau de Courbet, L’Origine du Monde – autant, tout le reste est considéré comme relevant de la liberté d’expression.
Toutefois, Twitter s'est quand même incliné en juillet dernier face à la justice dans l’affaire du hashtag « #unbonjuif » et a fini par révéler les données d'identification des auteurs de tweets antisémites.
La France se lance donc dans une croisade pour laquelle elle va devoir convaincre au delà des frontières.
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