Bluesky : mieux qu’un plan B pour tourner la page Twitter

La plateforme X / ex-Twitter a perdu 30 millions d’utilisateurs actifs en une année. Depuis sa reprise par Elon Musk, le besoin d'alternative ne cesse d'augmenter. Face à Mastodon et à Threads (Meta), Bluesky vient de franchir le cap des deux millions d’utilisateurs, et apparaît aujourd’hui comme le plan B le plus crédible.
Article rédigé par Benjamin Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La page d'accueil de la nouvelle application Bluesky, créée par l'ex-Twitter, aujourd'hui concurrent de X. Cette application est sur liste d'attente pour les utilisateurs, victime de son succès, car gratuite. (VREL VALERIE /  PQR / LA PROVENCE / MAXPPP)

De Bluesky Social – son nom exact – on peut dire : ça ressemble à Twitter, c’est bleu comme Twitter, mais ça n’est pas Twitter. Toute ressemblance avec un célèbre soda au gingembre sans alcool n’est pas fortuite.

Sur Bluesky, on retrouve presque tous les repères de l'ex-Twitter devenu "X" : les publications (300 caractères maximum, contre 280 sur la version gratuite de l’ex-Twitter) ; ici, on parle de skeets, mélange de sky et tweets. On peut liker autrement dit "aimer" ou faire l’équivalent d’un retweet pour partager un contenu, avec ou sans commentaire ; on parle toujours de followers pour désigner les utilisateurs qui suivent vos publications.

“On sent qu’il y a moins de monde et pourtant, c’est plus humain“.

Thierry Breton, Commissaire européen au marché intérieur (à propos de Bluesky)

sur son compte Bluesky Social (11 octobre 2023)

Bluesky attire de plus en plus de journalistes, de médias – dont Radio France – et de personnalités jusqu’à Thierry Breton, le Commissaire européen pour le marché intérieur, qui a lancé deux enquêtes sur le réseau X d’Elon Musk et qui, pour son arrivée sur Bluesky il y a un mois, a écrit : "On sent qu’il y a moins de monde et pourtant, c’est plus humain".

Et ça n’est pas un hasard si Bluesky ressemble autant à l’ex-Twitter. Au départ, Bluesky est un projet lancé, au sein de Twitter – avant Elon Musk – par Jack Dorsey, le créateur du réseau à l’oiseau bleu. On est alors en décembre 2019. Deux ans plus tard, Bluesky, voulu comme un réseau social "ouvert et décentralisé", s’émancipe et devient une entreprise indépendante avec le même Jack Dorsey, au conseil d’administration.

Le 4 octobre 2022, l’acquisition de Twitter par Elon Musk est officielle. Quelques semaines plus tard, il rompt les derniers liens technologiques avec Bluesky. Au même moment, le nouveau petit réseau est encore en phase de mise au point. Son équipe ouvre une liste d’attente pour ceux qui veulent l’essayer : 30.000 inscrits en deux jours. Cette liste d’attente existe encore aujourd’hui, accessible sur bsky.app, puisque Bluesky est toujours en mode privé. On a compté plus d'un million de personnes en attente d’un accès.

Liste d'attente et codes d'accès

Pour autant, considérer qu’il s’agit d’un réseau réservé à une poignée de privilégiés ne serait pas exact. Tout le monde peut y accéder, mais pas immédiatement. Via la liste d’attente, certains attendent plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Autre solution : récupérer l’un des codes que reçoivent ceux qui utilisent déjà le réseau, et qu’ils peuvent distribuer autour d’eux, notamment via l’ex-Twitter. Mais attention à ne pas mentionner Bluesky dans les posts, sous peine qu’ils soient censurés et empêchés de publication sur X.

Avec ses deux millions d’utilisateurs, Bluesky ne pèse pas encore bien lourd, face aux 225 millions d’utilisateurs actifs sur le réseau d’Elon Musk, aux 14 millions d’utilisateurs de Mastodon, mais Bluesky pourrait réellement décoller dans les jours qui viennent : l’ouverture d’un accès public est prévue d’ici la fin du mois de novembre 2023.

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