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Babar, Evil Bunny, Fanny... Ces outils étatiques de cybersurveillance

De nouveaux logiciels de cybersurveillance français viennent d'être repérés sur la Toile. Ils viennent s’ajouter à la longue liste des outils utilisés aujourd'hui par les États.
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Babar, Evil Bunny, Fanny... Ces outils étatiques de cybersurveillance © Fotolia)

Babar et Evil Bunny

Si l’on dit Babar, cela fait d’abord penser à ce sympathique éléphant habillé en vert dont les aventures ont bercé notre enfance. Le Babar dont on parle aujourd’hui n’a rien à voir avec cela, ci ce n’est peut-être une longue trompe qui lui permet d’aller fureter un peu partout. Il s’agit d’un programme informatique d’espionnage qui aurait été créé par la France.

 

C’est une vraie boite à outil pour cyber-espion. Il surveille ce que vous tapez sur votre clavier, il fait de copies d’écran mais surtout il peut enregistrer vos conversations audio par Skype, MSN ou Google Talk, etc. En principe, ce n’est pas vous qu’il est censé espionner mais des « cibles » précises dans le cadre de la sécurité nationale.

 

Ce sont les services canadiens qui ont été les premiers à repérer Babar sur la Toile il y a au moins un an. On l’a appris grâce à Edward Snowden.

La nouveauté, ces derniers jours, c’est que des chercheurs en sécurité informatique, Paul Rascagnères (GData) et Marion Marschalek, viennent de découvrir un petit frère de Babar, un autre logiciel d’espionnage baptisé « Evil Bunny » (lapin maléfique).

 

Que nous apprend cette histoire ?

Même si l’on n’aura jamais la confirmation officielle que ce sont bien les services secrets français qui ont créé ces joujoux numériques, on comprend maintenant que les Etats sont vraiment passé à l’attaque en matière d’espionnage informatique.

Ces virus français appartiennent à une opération appelée « Snowglobe ». De leur côté, les Américains ne sont pas en reste avec le logiciel Fanny, dont on parlait récemment, qui appartient à un ensemble d’outils appelé « Equation ». Selon les experts, le logiciel espion français serait d’ailleurs bien moins sophistiqué que les équivalents américains, ce qui n’est pas très flatteur pour nos services de renseignement.

En tout cas, rien d’extraordinaire à tout cela. On comprend qu’il existe un marché international du logiciel espion avec des spécialités par pays.

La cyber-guerre souterraine, bat son plein et c’est finalement assez logique.

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