Boris Johnson s'attaque à la BBC
Fort de son succès aux législatives de la semaine dernière, le Premier ministre britannique lance une double attaque contre le groupe audiovisuel public, qu'il accuse de prendre parti pour les anti-conservateurs.
Pour Boris Johnson, la BBC n'est pas impartiale, le groupe audiovisuel prendrait parti en faveur des anti-conservateurs. Le Premier ministre envisage des mesures qui pourraient avoir un fort impact économique sur le groupe médiatique. "BoJo" n'a pas apprécié notamment la réaction télévisée d'Andrew Neil, le présentateur phare de la BBC, lorsqu'il a refusé son interview. "Aucun présentateur ne peut forcer un politicien à être interviewé", avait regretté Andrew Neil, "mais les interviews de politiques sont une des clés des soirées électorales de la BBC depuis des décennies. Nous les faisons en votre nom pour scruter et demander des comptes à ceux qui vont vous gouverner, c'est ça la démocratie."
Ce monologue n'a pas plu à Boris Johnson. Le week-end qui a suivi les élections législatives, il a demandé à ses ministres de ne pas participer à la matinale de Radio 4, la plus connue du Royaume-Uni. Il aurait même l'intention de leur demander de boycotter le programme dans le futur.
Menace sur la redevance
Manque d'objectivité, préférences éditoriales, pour le Premier ministre la BBC ne mérite pas de recevoir des fonds publics. Boris Johnson envisage donc de décriminaliser le non-paiement de la redevance. En effet, c’est actuellement un crime de regarder la BBC sans payer une licence. Ce changement pourrait faire perdre 240 millions d'euros au groupe audiovisuel. L'annonce pourrait être faite jeudi 19 décembre lors du discours de la reine devant le Parlement. La Chambre, largement majoritaire à Boris Johnson, devra ensuite voter.
Certains conservateurs sont cependant réticents à lancer une guerre contre la BBC. Le groupe reste une des institutions les plus dignes de confiance et elle garde une grande influence sur ce qui fait la "Une" dans le pays.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.