Dans son numéro de janvier, le magazine a relevé les prix d’un chariot rempli d’une trentaine de produits de marques pour pouvoir comparer d’une enseigne à l’autre. Ce sont des produits de grande consommation : des rayons épicerie, boissons, ultrafrais, surgelés mais également des rayons hygiène-beauté, entretien, bébé etanimaux domestiques.Avec cette liste de courses, Que choisir a relevé les prix dansplus de 1.700 grandes surfaces, aussi bien des hypers que des supermarchés, danspratiquement toute la France. Au final, plus de 120.000 prix ont étédécortiqués.Entre 2010, date d’un précédent relevé, et 2011, les prixont augmenté de 6,8 %. Alors que le chariot coûtait en moyenne 46,74 € en2010, en 2011, il a fallu débourser 49,93 € pour acheter les mêmes produits.Comparé à l’inflation officielle calculée par l’Insee quiest de l’ordre de 2,5 % en 2011, c’est plus du double.Parmi les produits ayant le plus augmenté, on peut citer la viande, surtout laviande bovine, mais aussi le café, l’huile, les produits laitiers, lescéréales, les biscuits, les boissons aux fruits et sodas. Avec pour certains deces produits des hausses à deux chiffres : + 23 % pour certaines marquesde café, + 15 % pour de l’huile de tournesol ou de colza, + 12 % pour certainsdesserts lactés ou des pâtes à tartiner aux noisettes.Quelques baisses aussi, moins de 1 % dediminution, donc il vaudrait mieux parler de prix qui stagnent. La seulevéritable baisse relevée concerne de la charcuterie, des rillettes du Mans, enbaisse de 4 %.L’envolée des cours de certaines matières premières ces deux dernièresannées a indiscutablement renchéri le coût de fabrication. C’est le cas pour lecafé, le blé… Pour autant les industriels n’en ont-ils pas profité pouraccroître leur prix de vente ? La grande distribution l’affirme. EtMichel-Edouard Leclerc a été le premier à monter au créneau pour dénoncer ceshausses inadmissibles qui venaient amputer le pouvoir d’achat des ménages. Et,pour rendre encore plus crédibles ces propos, il a refusé par exemple devendre dans ses magasins les produits Lactalis, c’est-à-dire le lait Lactel, lebeurre et le camembert Président.Mais la grande distribution ne mérite pas pour autant unprix de vertu. Que choisir constate que dans un contexte de hausse des prix defabrication, l’occasion est trop belle pour les grandes surfaces d’en profiterpour pousser les étiquettes et accuser l’industrie agro-alimentaire.Le rapport Chalmin remis d’ailleurs en juin dernier au Président de la République ne fait que confirmer les analyses de Que Choisir : Quand les prix augmentent au niveau de la production, la grande distributionprofite de l’aubaine pour accroître ses marges. Quand les prix baissent à laproduction, les prix dans les grandes surfaces baissent rarement, au mieux, ilsstagnent.