Téléviseurs : "Que Choisir" a testé 100 écrans, de 66 à 120 cm
Généralisation de la télévision numérique terrestre (TNT), développement de la haute définition (HD), apparition de la 3D, arrivée de la télé connectée, le marché des téléviseurs semble en perpétuelle évolution. Mais les consommateurs arrivent-ils à suivre ?
Les belles années sont derrière : le marché est un peu déprimé. En 2011 : 8,5 millions d'unités vendues, un record ! En 2011 : 7 millions. Et la baisse devrait continuer en 2013. Les fabricants font grise mine : sur ce marché très concurrentiel, ils affirment ne plus faire de marges sur certains modèles (petites écrans, notamment). Les prix ont fondu comme neige au soleil. Pourquoi une telle déprime ? Les consommateurs n'arrivent plus à suivre. A l'occasion du passage progressif au tout numérique qui s'est achevé en 2011, de nombreux foyers ont changé de téléviseurs. Aujourd'hui, ils rechignent déjà en changer pour acheter les appareils de dernière génération. Modèles qui donnent déjà un sacré coup de vieux à ceux vendus il y a encore trois/quatre ans.
Depuis, les fabricants ont lancé sur le marché des appareils 3D, qui permettent de visionner des programmes en relief. Et on parle aussi de plus en plus de télé connectée. Mais que recouvre cette notion ?
Evoquons d'abord la 3D. Lancée en grande pompe il y a quelques années, elle est pour l'instant un beau flop. Certes, une majorité des écrans mis sur le marché, surtout les grandes tailles, sont compatibles avec la télévision en relief. Mais celle-ci ne décolle pas. En cause, la pauvreté des programmes tournés et diffusés en 3D. Et puis il y a un blocage du côté du public qui rechigne à devoir mettre des lunettes pour bénéficier d'images en relief. Les fabricants ont dès lors changé de discours. Désormais, ils ne jurent plus que par la télé connectée. Elle permet d'avoir un accès direct à Internet depuis son téléviseur et d'accéder au portail du fabricant qui permet de se connecter à des sites partenaires (par exemple, Youtube) ou de bénéficier de divers services comme la vidéo à la demande ou la catch up TV (voir le programme d'une chaîne que l'on a raté). Mais si de plus en plus de téléviseurs sont équipées, les consommateurs utilisent peu ces fonctions. D'abord, parce qu'ils ne les connaissent pas bien, ne les comprennent pas ou n'en ont pas l'utilité. Ensuite, parce que nombre d'entre eux reçoivent la télévision via une box fournie par le fournisseur d'accès à Internet, les Orange, Free, SFR, Bouygues.
Mais l'essentiel est-il sauf ? Les téléviseurs d'aujourd'hui produisent-ils des images de qualité, ce qui est tout de même l'attente numéro un pour le téléspectateur. Sur ce point, quelles sont les grandes tendances dégagées par votre test ?
Pour un téléviseur, l'essentiel reste effectivement encore de fournir des bonnes images. A lire les résultats de notre test, la mission est plutôt bien remplie, même s'il existe encore des différences selon les modèles. Des progrès sont aussi constatés sur le son. Avec la généralisation des écrans dits LED (l'éclairage de l'écran est produit par des diodes et non par des néons), les écrans sont de plus en plus fins. Il y a donc moins de place pour les haut-parleurs. On pouvait dès lors redouter une dégradation généralisée de la qualité du son - ce qui n'a d'ailleurs jamais été le fort des téléviseurs – mais cela ne s'est finalement pas produit. Certains modèles affichent des résultats acceptables. Notre test révèle en tout cas la domination de la marque coréenne Samsung : elle arrive en tête dans toutes les catégories d'écran, que ce soit en 66 cm, 81 cm ou encore 107 cm... Il est vrai que cette marque propose un très grand nombre de références. Et forcément, cette quantité renforce les probabilités d'arriver en tête !
Le public n'a pas encore digéré les dernières innovations, que déjà les fabricants nous en annoncent d'autres. Qu'ont-ils donc dans leurs cartons ?
Dans un marché un peu déprimé, pour les industriels tout l'enjeu consiste à orienter le consommateur vers des produits plus sophistiqués et plus coûteux, ceux qui permettent de dégager de belles marges. Alors, on va très vite entendre des fabricants nous vanter les mérites de la technologie Oled : chaque point de la dalle émet sa propre lumière, ce qui produit une image encore plus fine et plus dense. Mais inutile de se précipiter car au départ il faudra y mettre le prix : 9 000 € pour un écran de 1,50 m. Une fois cette technologie bien ancrée sur le marché, les prix dégringoleront. Autres nouveautés annoncées, la télévision 3D sans lunettes ou encore le Multiview qui permettra de visionner deux programmes différents sur le même écran. Bref, on n'arrête pas le progrès.
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