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Les Français face au logement

Le CREDOC (centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) vient de rendre une étude concernant la situation des français vis-à-vis de leur logement, et les choix budgétaires que le coût du logement leur impose.
Article rédigé par franceinfo
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En 15 ans, le prix du logement, à
l'achat, à augmenté de 250 %, celui des loyers de 160%,  alors que les revenus n'ont été multipliés que
par 1,5. Cette part croissante du logement oblige donc les ménages à faire des
sacrifices et à, peut-être, repenser l'objectif d'être propriétaire à tout prix, explique Jean-Michel Guérin de PAP( Particulier à Particulier).

Les français repensent leur
position vis-à-vis du désir d'être propriétaire. Alors que le gouvernement
avait affiché sa volonté de faire de la
France une nation de propriétaires, et que la proportion des
propriétaires est passée de 47% en 1978 à 58 % en 2011, les français commencent
à avoir une autre approche.

89 % des Français estiment que l'idéal est d'être propriétaire, d'une maison pour 77% d'entre
eux, et d'un appartement pour 11%. Seuls 11% des français pensent qu'il est bon d'être locataire. Mais, 80 % disent que le plus important, c'est de disposer d'un logement
confortable à un prix raisonnable, et non d'être propriétaire.

L'Allemagne ne compte que 47 % de propriétaires, la Suisse 37 % et pourtant, on ne peut
pas dire que ce sont des pays en retard économiquement. L'Angleterre compte 70
% de propriétaires, et l'Espagne 80 %. Il n'existe pas, pour un pays, une
proportion idéale de propriétaires, tout dépend de l'histoire du pays. Pour
revenir à la France, il
est intéressant de noter que, jusque dans les années 80, on ne restait pas
locataire par défaut. Aujourd'hui, on est locataire parce qu'on ne
peut pas acheter, ce qui fait dire au CREDOC que la propriété du logement
devient une nouvelle ligne de fracture sociale.

Le parc locatif, qu'il soit social ou
privé, accueille une proportion plus importante de jeunes, célibataires et aux
revenus modestes. Les locataires sont aujourd'hui plus pauvres et les
propriétaires plus riches, alors que dans les années 70, les revenus des uns et
des autres étaient sensiblement similaires. Aujourd'hui, le revenu des
locataires est inférieur de 11% à la moyenne.

Si les différences se creusent, entre
propriétaires et locataires, les premiers ont tiré plus de bénéfice que leurs
ainés, du fait de l'augmentation des prix. Les propriétaires ont vu leur
patrimoine augmenter ce qui a un double effet : l'un pratique, lorsque l'on
revend, on est plus riche, l'autre psychologique.

On commence à rogner sur la surface dès que l'on a des
enfants. C'est à ce moment qu'il devient difficile d'adapter le logement à sa
configuration familiale. En effet, les célibataires et les couples sans
enfants, disposent aujourd'hui de logements plus grands qu'il y a dix ou 20
ans. En revanche, dès lors que l'on a des enfants, le nombre de pièces par
personne n'a pas évolué. Et, il est vrai que pour préserver la taille du
logement, on s'éloigne de plus en plus des centres-villes, ce qui crée d'autres
problèmes.

 

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