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La journée de la gentillesse

Le 13 novembre ce sera la journée de la gentillesse. Cette manifestation, lancée par Psychologies magazine, connaît un vrai succès depuis 2009, dans les entreprises, dans les écoles,et auprès d'associations. Christilla Pellé-Douel, journaliste à Psychologies magazine.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le mont vient du latin gentilis, qui veut dire famille,
race, lui-même dérivé du mot gens, de la race, 
de la tribu, le mot a pris le sens de la noblesse et pat extension  noblesse de cœur.

On est loin de la connotation péjorative que ce mot a acquis
au fil des siècles : lorsqu'on disait et encore aujourd'hui, "il est
gentil", cela pouvait signifier "il est bête, et même un peu
déficient mentalement". Peu à peu, le mot reconquiert le sens de
générosité, d'altruisme.

Dans une époque où sont plutôt valorisées les notions de
brutalité, de cynisme et d'individualisme, la journée de la gentillesse peut
sembler un peu bêbête et naïve. Il n'empêche que visiblement, cela réponde à un
besoin.

La vraie gentillesse

Elle n'a d'ailleurs pas grand chose à voir
avec l'obséquiosité ou la naïveté, ni avec ces fausses gentillesses qui
permettent d'endormir l'autre pour mieux le manipuler, obtenir ce que l'on
veut, ni avec la gentillesse-miroir qui consiste à faire à l'autre ce que nous
aimerions qu'il nous fasse, ni avec celle qui nous pousse à être bons pour être
aimés. Non, il s'agit de la gentillesse qui permet la vraie prise en compte des
autres, de l'Autre, sans se renier. Autrement dit, entrer dans une vraie
relation de reconnaissance de l'existence de l'autre, possible seulement si
nous nous connaissons notre ambivalence, nos conflits
intérieurs, nos peurs et admettons qu'il en est de même pour les autres.

On peut être gentil individuellement, mais socialement,
c'est plutôt compliqué, surtout en période de crise où la brutalité sociale,
les licenciements se propagent comme une maladie. Tous les systèmes de don et
de troc d'objets, d'échanges de services, de fête des voisins, l'explosion des
associations et du bénévolat restent silencieux et peu spectaculaires, mais la
dynamique est là. Il ne s'agit pas de s'en détourner mais au contraire de la
nourrir. La gentillesse est une autre manière de dire " non ", de se
révolter et de refuser ce qui nous est toujours présenté comme une fatalité. Refuser
et agir, c'est même cela qui fait de nous des êtres humains dignes de ce nom.
En espérant, bien sûr, que la  vraie
gentillesse soit au rendez-vous tous les jours, et pas seulement le 13  novembre.

Le site de La journée de la gentillesse

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