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Etudier en Chine, c'est le moment

Près de 6.000 étudiants français se rendent chaque année en Chine pour un séjour d'études. Avec à la clé une expérience déroutante dans un pays d'un milliard 368 millions d'habitants, classée deuxième économie mondiale. Sophie de Tarlé, journaliste à L'étudiant, revient de Shanghai.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Quel est l'intérêt de partir étudier en Chine ?

L'étudiant  : Sur le parvis de l'école des Beaux-Arts de
Shanghai, j'ai rencontré Kévin Bichaud, 22 ans, et Arnaud Le Devehat, 21 ans,
qui venaient de débarquer à Shanghai. Ils avaient choisi leur école en France,
l'école de design Nantes Atlantique, uniquement car ils savaient que l'école offrait
la possibilité d'effectuer un master à Shanghai. A peine arrivés les deux
garçons se préparaient à faire leur stage pour Arnaud chez Naço
Architectures
à Shanghai et Kévin chez Hesign à Hangzhou. Ils suivront aussi
des cours donnés par des designers installés à Shanghai. Ils m'ont
répondu : "les Français sont très appréciés ici, et le pays en plein
essor économique est friand de talents occidentaux
", m'a expliqué Kévin. "Cette
expérience en Chine nous permet de montrer que nous sommes capables de nous
expatrier, de nous adapter à une autre culture, et de travailler dans un pays en
forte croissance, ce sera forcément un plus sur notre CV
" a ajouté Arnaud. D'ailleurs,
la plupart des étudiants fraichement diplômés n'ont eu aucun mal à trouver du
travail que ce soit en Asie ou ailleurs.  

**Comment se passe la

vie à Shanghai, c'est un vrai choc culturel pour ces étudiants ?**

L'étudiant  : Quand je suis arrivée à l'université de
Shanghai, on est tout de suite frappé par la taille du campus !
Enorme puisqu'il accueille 30.000 étudiants. Il est si grand,
qu'il vaut mieux avoir un vélo pour le traverser. Les différentes facultés sont
séparées par des allées agréables bordées d'arbres. En dehors des cours, les
étudiants ne sont pas malheureux. Ici, la vie est nettement moins chère qu'en
France. A part le loyer où un étudiant paiera entre 150 à 200 euros par mois, l'on
s'habitue vite à ne payer qu'un ou deux euros son cocktail sur la terrasse du célèbre
bar rouge qui fait face aux buildings illuminés, ou sa course en taxi. Et puis,
les étudiants peuvent s'amuser. Entre les concerts, et bars musicaux, difficile
de se coucher tôt dans une ville où les tentations sont nombreuses. Enfin, pour
une fille c'est vraiment le rêve. Les étudiantes peuvent se promener en minijupe
à minuit sans problème. Les Chinois sont très pudiques et Shanghai est une
ville sûre.

La plupart des étudiants fraîchement diplômés n'ont eu aucun mal à trouver du
travail que ce soit en Asie ou ailleurs.

**Peut-on suivre ses

études dans une université chinoise ? **

L'étudiant  :Le vice-président de l'université de Shanghai me l'a
affirmé. "Nous accueillons actuellement 3.000 étrangers (sur 30.000)
venus essentiellement de pays asiatiques, l'objectif est aujourd'hui d'accueillir plus d'étudiants européens et
américains
." Et ils auraient tort de s'en priver. J'ai assisté à un cours
de dessin aux Beaux-Arts de Shanghai. Le niveau des étudiants est absolument
bluffant ! Et les peintures ou sculptures exposées dans les couloirs de
l'école sont extraordinaires. L'école des Beaux-Arts propose également un
enseignement en arts appliqués dans de vastes ateliers spécialisés en tissage,
bijouterie, métal. Le seul barrage est la langue. Pour intégrer une université
chinoise, il faut souvent justifier de son niveau de chinois par un test, le HSK (Hanyu Shuiping Kaoshi). Mais de
plus en plus d'universités proposent des cursus spécialisés pour les étrangers,
avec des cours de mandarin, ou des cours tout en Anglais. Pour faire votre
choix entre les différentes universités, vous trouverez sur le site de l'Ambassade
de France
, le classement des meilleures universités chinoises.

**Autre solution,

partir grâce aux partenariats noués par les écoles françaises ? **

L'étudiant  : C'est sans doute la solution la
plus simple. Vous éviterez les tracasseries administratives. Les établissements
d'enseignement supérieur sont très présents dans ce pays, écoles de commerce et
écoles d'ingénieurs
en tête. Celles-ci ont noué des partenariats avec des universités chinoises qui
facilitent la mobilité étudiante. Certains
établissements ont même ouvert des campus sur place. Étudiants à
Centrale Paris, Maxime et Christian ont profité de l'existence d'une École
centrale à Pékin pour aller y étudier un semestre. L'avantage est que les cours
sont en Français. L'école de design
Nantes Atlantique
a créé une antenne dans les locaux de l'école des Beaux-Arts
de Shanghai. Ce qui permet aux étudiants de passer deux ans à Shanghai pour
décrocher leur Master "d'interculturalité". "C'est plus
qu'une découverte culturelle
" m'a expliqué Christian Guellerin, directeur de
l'école de design, "c'est une expatriation ". D'ailleurs, beaucoup ne rentrent pas
en France et choisissent de travailler en Asie. Un étudiant m'a même avoué,
qu'il ne comptait revenir en France..que pour sa retraite !

**Comment peut-on

financer ses études en Chine ?**

Il existe de nombreuses aides. Pour l'instant, le China
Scholarship Council
 distribue des
bourses à 25 000 étudiants étrangers. L'allocation complète (170 € par
mois) comprend à la fois une allocation de subsistance, l'exemption des frais
de scolarité ainsi que des frais liés aux stages, aux déplacements et une aide
à l'installation. Enfin, une aide à la mobilité internationale de 400 euros par
mois accordée cette fois par le gouvernement français permet de partir étudier ou
faire un stage à l'étranger. Pour en bénéficier, vous devez faire une demande
auprès de votre établissement. Vous n'avez plus aucune excuse pour rester chez
vous !

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