Denis Tillinac : "Décidément, je n'aime pas cette époque"

Denis Tillinac revient avec un livre souvenir de son enfance. Dans Caractériel (éd. Albin Michel), sorti le 3 janvier, le romancier raconte la passion d’un enfant pour la Corrèze, un paradis perdu au milieu des années 60 pour tous les Parisiens en manque d’exotisme. Lorsqu'il était lui-même enfant, Denis Tillinac vivait à Paris mais préférait la Corrèze, "parce que ce sont les vacances, c'est ma grand-mère, se souvient-il. Paris c'était l'école et j'étais un cancre indiscipliné".

L'homme était "plus libre" avant

Réac et bougon, Denis Tillinac râle contre notre époque "mécanique", "matérialiste", "vulgaire" et "trop séquencée" dans laquelle, selon lui, "on n'a pas le temps de rêver, d'aimer, de s'émerveiller". Il manque à cette époque actuelle quelques éclats de liberté :"L'homme était plus libre dans les années 50", assure l'écrivain.

Pas étonnant, du coup, que son œuvre soit empreinte de nostalgie : "L'époque actuelle, je ne l'aime pas donc je me réfugie dans des passés divers et variés, raconte-t-il. C'est un peu la condition naturelle de l'écrivain : il se coltine le temps perdu qu'il essaie de retrouver. Je me rends compte qu'enfant, j'étais déjà comme ça, je n'aimais pas la réalité qui m'entourait. Il fallait que je me barricade derrière des chimères (...) On  me traitait de caractériel. C'est peut-être ce qui a fait de moi un écrivain, faute de devenir un adulte."