Denis Robert : "Marguerite Duras m'a initié à la littérature"
Le journaliste Denis Robert vient de publier J'ai tué le fils du chef, publié chez Hugo Doc, sur l'affaire Grégory qu'il a couverte à l'époque pour Libération. Une affaire "extraordinaire".
Le journaliste Denis Robert est l'invité de "Mise à jour" à l'occasion de la sortie de son livre, J'ai tué le fils du chef, publié chez Hugo Doc, sur l'affaire Grégory, petit garçon de 4 ans retrouvé mort assassiné le 16 octobre 1984 dans la Vologne.
Une sorte de triangle des Bermudes vosgien
"Cette affaire est extraordinaire, elle a des ingrédients que nulle autre affaire ne contient, explique Denis Robert. Il y a d'une part, l'absolue violence de la mort de cet enfant de 4 ans, la personnalité du corbeau qui revendique le crime avant de le commettre et puis, il y a ce chaudron dans lequel se sont retrouvés une centaine d'acteurs. Si on compte les figurants, on était peut-être 200 ou 300 dans un périmètre assez court, qui est une sorte de triangle des Bermudes vosgien où il s'est passé des choses hallucinantes. Cela crée une électricité de dingue", poursuit le journaliste. À l'époque, dans les années 1980, il débutait sa carrière de journaliste. Il était âgé de 25 ans et était fraîchement diplômé de la faculté de psychologie. Il a couvert l'affaire pour le quotidien Libération. "J'avais un regard complètement décalé, les papiers tiennent la route 30 ans après, je n'ai pas cherché à devancer l'événement, je n'ai pas cherché qui était le coupable, mais j'ai couvert une histoire", raconte-t-il.
Quand Margurerite Duras s'improvise enquêtrice
Denis Robert critique à l'époque une tribune de la romancière Marguerite Duras, qui dans une tribune, accuse Christine Villemin d'avoir tué son fils. "Je suis tendre avec Marguerite, se défend Denis Robert. Marguerite m'a quand même initié à la littérature". Mais quand elle "débarque" dans la Vologne, "envoyée spéciale de Serge July, je commets un acte qui va avoir des répercussions considérables, je lui présente Jean-Michel Lambert, le juge", affirme le journaliste. Un acte regrettable après coup pour lui. "Ce qui a eu des répercussions assez graves, c'est qu'elle lui a donné ce que lui n'avait pas, un alibi pour la mère. Mais elle était dans la littérature et la fiction, et lui était dans le réel. Et il a confondu les deux. Tout ça va être dévastateur pour la suite", explique Denis Robert.
Sa mise à jour ? "Peut-être concernant Clearstream et tout ce que j'ai vécu. J'aurais mieux préparé la sortie des livres etc., et j'aurais peut-être gagné plus vite. Mais je n'ai pas de regrets. J'ai toujours essayé d'être droit et de faire mon métier à la fois humblement et avec persévérance."
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