Micro européen. Brexit, plus que 40 jours…
Un certain doute s’installe au Royaume-Uni, mêlé de regrets.
En résumé, et comme pour nombre de pays européens, en cette période épidémique, le Royaume-Uni est fortement touché avec 1 473 508 cas de Covid-19 confirmés, et 54 286 décès, soit, hélas, le pays européen le plus touché par le nombre de décès. Et Brexit oblige, l’économie britannique perdrait six points de croissance, si jamais un non-accord intervenait entre Londres et Bruxelles.
Sans accord, les estimations porteraient un PIB intérieur brut de 4,4% en 2021, alors qu’il serait de 10,1% si le Royaume-Uni restait dans l’UE. Enfin, selon une enquête britannique, les conséquences du coronavirus au Royaume-Uni provoqueraient la fermeture de trois quarts des restaurants et pubs en 2021, ce qui n’arrangerait rien, en cas d’un Brexit à minima. Donc tout le monde espère un accord entre Bruxelles et Londres avant le 31 décembre prochain, car sans accord ce serait déjà les exportations qui en pâtiraient, donc l’approvisionnement pour tout le royaume.
Mais pour l’heure, le second confinement, avec la pandémie, et les conséquences du premier confinement, font que le pays est en proie à des milliers de licenciements.
Des négociations à n’en plus finir
Et pourtant, les négociations entre l’UE et le Royaume-Uni ont dû s’interrompre jeudi dernier, le 19 novembre, pas pour cause de désaccord, même s’ils sont nombreux, mais parce qu’un des négociateurs de l’UE a été dépisté positif au Covid-19. Ainsi Michel Barnier et David Frost ont décidé de suspendre les négociations pour une brève période. Pour les deux parties, une des questions cruciales est celle du secteur de la pêche, qui inquiète autant les pêcheurs français et européens, ainsi que les pêcheurs britanniques, mais que ramèneront les filets des négociations ?
Mais ce que craignent les experts, c’est une reprise deux fois plus lente si jamais il y avait Brexit sans accord, et d’autres s’accordent à dire que le Brexit ferait aussi tomber le Royaume-Uni en marge des économies avancées pour 2021, et qu’il faudrait attendre 2022 pour que le pays retrouve un niveau économique équivalent à celui de la fin 2019.
On sait toujours ce que l’on perd...
Enfin, comme l’a rappelé notre invité, le correspondant du quotidien The Guardian à Paris, Jon Henley, les Britanniques ont confiance en l’Union européenne, aussi étrange que cela puisse paraître, en ce mois de novembre 2020, quand on pense aux résultats du référendum tant voulu par l’ancien Premier ministre, David Cameron. Ceci est confirmé par une étude du Pew Research Center, où, à la question, parmi d’autres, "Avez-vous une opinion favorable de l’Union Européenne ?" ce sont 60% des Britanniques qui ont répondu "Oui".
Et malgré la barre tenue par les eurosceptiques outre-Manche, aujourd’hui, bon nombre de Britanniques se demandent bien "ce qu’ils sont allés faire dans cette galère" du référendum… Mais la réalité rattrape les regrets, et tout devra être joué dans six semaines et demie, soit le 31 décembre prochain. Que signifieront donc les 12 coups de minuit à Big Ben, pour le passage à 2021 ?
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