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Micro européen. Asile européen : la réforme n'avance pas

Les 28 états membres de l'Union européenne avancent difficilement sur le dossier des migrations. Ce sont les pays de l'Est qui sont les plus réticents à un accord.

Article rédigé par franceinfo, Marie-Christine Vallet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6 min
Dans le centre de Varsovie, en Pologne, une manifestation du Mouvement national Ruch Narodowy, en février 2016 contre "l'islamisation de l'Europe". (GETTY IMAGES)

Après deux ans de négociations, les 28 ministres de l'Intérieur réunis cette semaine à Luxembourg, se sont une nouvelle fois séparés sans accord. La Pologne figure parmi les états membres les plus opposés aux propositions de réforme. Pour Piotr MOSZYNSKI, correspondant du journal polonais Gazeta Wyborcza, des raisons historiques expliquent la position de Varsovie.

Des pays réticents sur le quota de migrants

Il faut d'abord rappeler qu'en septembre 2015, à la suite de l'afflux des migrants et réfugiés dans l'Union européenne, les 28 états membres avaient conclu un accord de répartition portant sur 160.000 demandeurs d'asile déjà arrivés en Italie et en Grèce. Chacun des pays devait accueillir un quota de migrants. Depuis, ce plan s'exécute lentement mais la Pologne, comme la Hongrie se sont montrées très réticentes sur cette répartition.

Dans la réforme négociée actuellement pour mettre en place un système d'asile commun, il est question de répartitions automatiques, afin d'aider les gouvernements de Rome et d'Athènes confrontés à la gestion des flux. Varsovie rejette cette mesure et préfère "une aide des gens sur place en finançant des camps en Jordanie et en Turquie", explique Piotr Moszynski. Les électeurs du Parti Droit et Justice qui gouverne en ce moment la Pologne soutiennent cette position, ainsi qu'une grande partie de l'opinion.

La Pologne et le rejet de l'immigration musulmane

Selon Piotr Moszynski, depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale, la Pologne est devenu "un pays très homogène sur le plan ethnique et culturel, les Polonais n'ont pas l'expérience de côtoyer des étrangers au quotidien, mais il y a aussi un rejet de l'immigration musulmane."

Autre raison historique : le passé communiste de la Pologne. Les Polonais ne veulent plus d'une "intégration forcée", comme ce fut le cas lorsqu'ils étaient dans la sphère soviétique.

La discussion reprendra au sommet européen du 28 juin à Bruxelles : elle portera sur cette éventuelle répartition et sur la réforme du règlement de Dublin qui régit actuellement la gestion des réfugiés dans l'UE. Il n'est pas sûr qu'un accord soit trouvé.

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