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Philippe Torreton : "Je me souviens de la guerre des Malouines"

Chaque dimanche, un invité vous présente l'événement d'actualité qui l'a le plus marqué. Cette semaine, le comédien Philippe Torreton - César du meilleur acteur en 1997 pour Capitaine Conan - se souvient de la guerre des Malouines, en 1982. Aujourd'hui encore, il la voit comme un "symbole que la barbarie peut revenir."
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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En avril 1982, l'armée argentine débarque sur l'archipel des Malouines, un territoire britannique que les deux pays se disputent depuis longtemps. Rapidement, les Britanniques ripostent. Pendant plusieurs semaines, les deux armées s'affrontent dans l'Atlantique sud, jusqu'à la reddition des Argentins au mois de juin. Un millier de soldats perd la vie dans ces combats.

Philippe Torreton se souvient avoir eu "peur ". Il était lycéen. "Je me demandais comment une nation civilisée, les Anglais, pouvait se lancer dans un règlement militaire aussi puissant (...) Margaret Thatcher était au pouvoir, et l'honneur anglais a aussitôt été mis en avant. Cette guerre était terrifiante ". Il en tire une conclusion : "Tout peut revenir tout le temps. Demain, la France peut estimer urgent de défendre son intérêt quelque part. La Chine, en ce moment avec le Japon, c'est pareil (...) Au Moyen-Orient, on se bat pour de l'eau ". Le comédien fustige "ces Etats-nations, toujours là pour nous rappeler que la barbarie peut revenir ". Et rêve d'une Europe qui nous inciterait à tourner la page et à "à vivre en paix ".

Philippe Torreton puise aussi dans des souvenirs plus intimes. Il vient de publier Mémé , aux éditions L'Iconoclaste. Dans ce beau récit, il évoque sa grand-mère, auprès de qui il a passé de nombreux moments, à la campagne, en Normandie, dans une petite ferme "vivrière ". L'acteur raconte la vie quotidienne, l'intérieur modeste, la générosité silencieuse et en même temps le souci de ne pas "gâcher ". 

"C'est une vie dans laquelle il y a eu du malheur, explique-t-il, de la pauvreté, de la nécessité à travailler dur, mais il y a eu des retours d'amour ". La "mémé" de Philippe Torreton était très entourée. "Elle me manque ", confie le comédien qui a décidé de lui consacrer ce beau texte "amoureux ".

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