Jean d'Ormesson : "J'avais de l'affection pour Mitterrand"
En mai 1981, Jean d'Ormesson interpelle le nouveau chef de l'Etat à la une du Figaro : "Je convoque le président de la République au tribunal de l'Histoire ". L'écrivain gaulliste, qui a dirigé le quotidien dans les années 1970, attache la gauche qui vient de conquérir le pouvoir.
"Je m'en souviens comme si j'y étais (...) Dans un discours en province, François Mitterrand a dit en parlant de moi : 'Quel dommage qu'un si bon écrivain soit si stupide politiquement'. C'était d'une habileté démoniaque car naturellement j'ai été enchanté- il connaissait la vanité des écrivains. J'ai écrit au président de la République pour le remercier en disant : "Je sais que j'ai écrit un article délirant sur vous" (...) J'ai eu plus tard des liens étroits avec Mitterrand qui est devenu, si j'ose le dire, un ami. Nous étions adversaires politiques mais j'avais beaucoup d'affection pour lui. Il était merveilleusement intelligent ".
Avec le président socialiste, Jean d'Ormesson parle beaucoup de littérature. L'écrivain se sent lui-même "déchiré " entre son goût pour la politique, le journalisme, et l'écriture littéraire : "Chaque jour, je rencontre le problème. Je me dis : Vais-je écrire un article ou est-ce que je continue mon roman ? Le temps de l'écrivain, c'est le temps qui dure. Le temps du journaliste, c'est le temps qui passe ".
Jean d'Ormesson a publié l'an dernier : Un jour je m'en irai sans avoir tout dit , chez Robert Laffont.
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