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Ma vie d'après. La signature électronique

Ces petits riens, ces petits touts, la preuve que rien ne sera plus comme avant, que le "monde d'après" est déjà là. Jeudi, le confinement n'a fait qu'accélérer la mise en place de la signature électronique sur les documents officiels.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un stylet au dessus d'une tablette. Photo d'illustration. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Je suis la signature électronique, j’ai vu le jour en Europe en janvier 2000, mais il aura fallu vingt ans pour que je sois pleinement adoptée par le grand public.
Confinement oblige, les entreprises comme les particuliers ont dû trouver un moyen de continuer à commercer et à valider des transactions, sans se rencontrer physiquement. Grâce à la e-signature, des couples ont même pu se pacser à distance. Autre illustration dans l’immobilier, avec Nicolas Gay, de l’agence Welmo : "Depuis le 4 avril, pendant le confinement, il a été possible de signer les compromis de manière électronique. Il est aussi possible de signer l'acte authentique à distance." Un gain de temps et d’argent : "Aujourd'hui entre le moment où vous avez une offre acceptée et le moment où vous avez un compromis de vente, il peut s'écouler un mois. Et en un mois, les acheteurs peuvent se rétracter, ils peuvent voir d'autres biens. Chez Welmo on est sur des délais de signature de compromis en une semaine." Les contrats signés ont une valeur juridique garantie par l’État. Car le processus est sécurisé. Copie de pièce d’identité à envoyer. D’autres fois, et cela vous est sûrement déjà arrivé avec votre banque, il faut rentrer un code unique généré de manière aléatoire, et envoyé par SMS.

Toutes les précautions sont prises

Mais comment être sûrs que la personne qui est derrière son ordinateur ou son smartphone n’agit pas sous la contrainte, n’est pas abusée ? Comment éviter les abus de faiblesse ? Nous avons posé la question à Juliette Delanoë, dont la start-up Ubble travaille à sécuriser davantage ces process : "Chez Ubble on va demander à la personne de présenter son document d'identité et on va filmer ce qu'elle fait. Donc en fait, elle va réaliser de petites vidéos de son document, et de petites vidéos de son visage. Cela va nous permettre aussi de vérifier que la personne est consentante."
 
Deux questions vont très vite se poser pour le législateur. D’abord celle de la souveraineté. Où sont gardées nos données biométriques ? Empreinte digitale, reconnaissance faciale, ou même copie de la pièce d’identité ? Il ne faudrait pas que cette masse d’informations, qui constitue notre identité numérique, puisse être échangée ou revendue comme n’importe quelle autre marchandise. Dans le cas d’Ubble, les données sont stockées sur des serveurs français. Deuxième enjeu : celui de l’accès de l’État à ces données, et l’utilisation qu’il en fait. Sujet sensible, qui relève même en France du secret d’État. Des parlementaires réclament a minima un débat car le recours aux données biométriques a été assoupli après les attentats de 2015. Ce sera l'un des sujets chauds de la rentrée.

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