"Se souvenir ensemble" d’Evelyn et Claude Askolovitch et "Déportés, j’avais ton âge" de Karine Sicard Bouvatier
Le 20 novembre 1945 marque le début du procès de Nuremberg durant lequel les principaux dirigeants nazis ont été jugés pour crimes de guerre. La littérature peut aussi être un vecteur de transmission, la gardienne de nos mémoires. C’est le propos de ces deux livres : Se souvenir ensemble, d’Evelyn et Claude Askolovitch, il est paru aux éditions Grasset et Déportés, j’avais ton âge, de Karine Sicard-Bouvatier, aux éditions La Martinière jeunesse.
Se souvenir ensemble, d’Evelyn et Claude Askolovitch, éditions Grasset
Claude Askolovitch est journaliste, sa voix vous est peut-être familière puisqu’il tient la revue de presse de France Inter tous les matins. Dans ce livre, à côté de la sienne, on entend une autre voix, celle de sa mère Evelyn. C’est elle qui a souhaité écrire ses mémoires.
Son histoire est celle d’une petite fille arrêtée avec ses parents, parquée au Vel d’hiv d’Amsterdam (où ils vivaient) et qui a ensuite connu différents camps de concentration dont celui de Bergen-Belsen. Evelyn Askolovitch avait 4 ans.
"Dès le premier camp j’ai fermé la porte de ma mémoire pour pouvoir survivre."
Evelyn Askolovitchextrait du livre
Dans l’intimité familiale, cette infatigable conférencière ne voulait pas imposer son histoire. "Elle ne comprenait pas qu’en ne dérangeant personne, elle bouleversait chacun". Un échange entre Evelyn et Claude Askolovitch bien vivant, plein d’amour et nécessaire pour délivrer, démêler et ancrer ces souvenirs familiaux tragiques dans l’Histoire.
Déportés, j’avais ton âge de Karine Sicard Bouvatier, aux éditions La Martinière jeunesse
Après ce duo mère fils, voici un autre ouvrage, à lire à partir de 12 ans. Quand elle se présente devant des jeunes, Evelyn Askolovitch dit : "Je suis venue vous raconter une histoire impossible à raconter".
C’est ce que peuvent dire aussi les 14 hommes et femmes dont la photographe Karine Sicard Bouvatier a rapporté les témoignages. Tous sont rescapés de la Shoah et se livrent à travers un dialogue avec des adolescents qui avaient leur âge au moment des rafles. Un miroir générationnel dans lequel les derniers survivants des camps de concentration racontent leur histoire et livrent chacun un message de transmission à la jeune génération. Parmi eux, il y a Ginette Kolinka, mise par ailleurs à l’honneur dans une bande dessinée.
Adieu Birkenau. Une survivante d'Auschwitz raconte
Adieu Birkenau. Une survivante d'Auschwitz raconte, de Ginette Kolinka, Victor Matet, Jean-David Morvan, Cesc, Ricard Efa et Roger Sole, aux éditions Albin Michel. Le témoignage bouleversant sous forme de bande dessinée de cette survivante de la barbarie nazie.
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