Le conseil de lecture de l'été de Bruno Markov : "Le voyant d'Étampes"
Bruno Markov est lauréat du prix Edmée de La Roche Foucault 2024, qui récompense chaque année un premier roman, pour Le dernier étage du monde, paru aux éditions Anne Carrière.
Une histoire de vengeance
L'histoire est celle d'un jeune homme, Victor Laplace, décidé à venger son père qui s'est suicidé alors qu'il était salarié de France Télécom dans les années 80. Quelques années plus tard, Victor se fait recruter comme consultant spécialisé en intelligence artificielle dans le cabinet responsable du drame. De Paris à la Silicon Valley, il va gravir les marches de la réussite jusqu'à ce fameux "dernier étage du monde" pour mieux approcher et toucher son ennemi. Même si on n'est pas branché IA, algorithmes et autres technologies de pointe, ce livre se lit comme un polar, et un polar "high-tech" !
"Il se trouve que j'écrivais le début du livre à l'époque où les procès avaient lieu, explique Bruno Markov, après cette histoire que j'avais moi-même un peu suivie parce que j'avais travaillé pour France Télécom au moment du changement de nom de l'entreprise. C'était donc encore assez présent comme histoire, et une histoire tragique qui illustrait le sort que je voulais incarner chez le père de Victor : un homme détruit par des décisions un peu absurdes prises par son management pour des raisons de 'cost killing' (réduction de coût NDLR). Cela donnait une bonne motivation à mon personnage pour entamer sa quête."
Le conseil de lecture de l'été de Bruno Markov
Il s’agit du roman Le Voyant d'Étampes, d'Abel Quentin, paru aux éditions de l’Observatoire et Prix de Flore 2021.
C'est l'histoire d'un universitaire fraîchement retraité qui a vécu son âge d'or dans les années Mitterrand – les années SOS racisme, qu'il raconte –, qui s'est toujours identifié comme quelqu'un de jeune et de gauche. Il décide de publier la biographie d'un poète communiste américain des années 50 : Robert Willow. L'ouvrage devient une cible désignée par des militants antiracistes.
C'est un livre très intelligent. C'est aussi un livre extrêmement drôle. J’ai ri à peu près toutes les deux pages. Il y a des saillies de très haut niveau. Ce roman, c'est un peu comme un pote désabusé qui viendrait nous raconter ses malheurs, mais qui se moque tellement bien lui qu’on passe la soirée à se marrer tous les deux.
Bruno Markovà franceinfo
Lire et rire en vacances, quoi de mieux ? De plus, Le voyant d'Étampes est un roman qui est assez complémentaire avec Le dernier étage du monde sur le pouvoir des réseaux sociaux.
Merci encore à Bruno Markov.
L’intégralité de l'entretien avec Bruno Markov (10 minutes) est à retrouver en haut de cette page.
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