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Pourquoi prenons-nous autant de plaisir à nous gratter?

C’est pour moi le tweet de l’été ; je vous le lis : « OK, y’a les vacances, y’a le soleil, le rosé, le barbecue… Mais tout cela ne vaut pas se gratter une piqûre de moustique! »
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Mystère du plaisir de se gratter... © maxppp)

L’action de se gratter est peut-être celle qui procure le plaisir le plus grand par rapport à l'investissement de départ (comparez par exemple avec le ski nautique). Notez bien qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des piqures de moustique pour se gratter. Cela se fait de manière tautologique : on se gratte parce que ça nous gratte, en français correct : parce que ça nous démange. 

Observez les gens en voiture au feu rouge, en réunion, ou sur un plateau de télé : tout le monde se gratte quelque part. Le nez, l’oreille, la nuque, sans parler des chauves qui se grattent la tete et recoiffent les cheveux qu’ils n’ont pas.Vous pensez que je blague? Pas du tout. Sinon quel intéret? 

Agir au lieu de subir

Gil Yosipovitch, dermatologue et neurobiologiste à l'université de Wake Forest, aux Etats-Unis, a expliqué ce phénomène il y a une quinzaine d’années, et sa théorie  a été corroborée par les dernières recherches en matière d’imagerie médicale, grâce à des images cerveau en activité. Selon lui, c'est le grattage lui-même qui apporterait du plaisir. Comme si en agissant au lieu de subir, met en œuvre dans notre cerveau des zones liées à des émotions agréables.  Pour dire les choses de manière savante : ce geste inhibe les zones qui agissent dans le processus de la douleur, et inversement, il active le cortex pré-frontal, la zone impliquée dans les mécanismes de récompense, donc de plaisir. 

Le grattage c'est contagieux...?

Il existe sous notre peau plusieurs sortes de récepteurs sensitifs qui transmettent des messages au cerveau. La sensation de démangeaison semble suivre le même réseau de neurones que celui des sensations de douleur. Voilà pourquoi elles sont parfois si désagréables. 

Reste un mystère : si vous regardez un documentaire sur les puces, au bout de quelques minutes, vous vous mettez à vous gratter de partout, même si vous n’avez aucun parasite chez vous. Et peut-être même en écoutant cette chronique.  Jusqu’à preuve du contraire... 

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