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Pourquoi les lits des châteaux sont-ils si petits ?

Cela étonne petits et grands qui visitent des châteaux. Pas uniquement Versailles ou Fontainebleau, édifices prestigieux aux dimensions ostentatoires, mais aussi les châteaux de tous les jours, celui que la dynastie du coin avait fait bâtir dans le coin, justement.
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Quand on a la chance de voir des chambres en état, telles qu'elle étaient "dans leur jus", avec leur mobilier d'avant la Révolution, un détail surprend. Les salles à manger paraissent gigantesques, les cheminées immenses, mais les lits étriqués. A croire que les dormeurs avaient les pieds qui touchent au bout, voire qui dépassent. On en déduit qu'à ces époques, il y a deux, trois, quatre ou cinq siècles, les hommes et les femmes mesuraient une tête de moins que nous.

L'explication ne serait pas à aller chercher bien loin : question d'hygiène (sommaire) et de diététique (approximative),sans parler du patrimoine génétique mis à mal par quelques mariages consanguins entre cousins, comme cela se faisait dans les familles à particule.

"Balivernes ", corrige Alain Baraton, le fameux jardinier qui préside aux destinées végétales du château de Versailles. Il a pris sa source auprès des meilleurs historiens et dans la documentation sur place.

L'explication est à chercher du côté de la superstition...

Autrefois, sous l'Ancien Régime, les membres des familles aristocratiques dormaient non pas couchés, mais assis, inclinés sur de gros édredons. La position allongée était synonyme de mort. Seuls les malades et les défunts étaient réellement allongés. On songe aux splendides gisants de la Basilique de Saint-Denis, statues mortuaires royales, étendues raides pour l'éternité.

Comme pour conjurer le mauvais sort, la belle société se faisait construire des lits dans lesquels il était presque impossible de tendre les jambes. L'explication qui voudrait que nos aïeux étaient comme leurs lits, de petite dimension, est totalement erronée. François Ier, par exemple, mesurait près de 2 mètres !

Cette tradition s'est arrêtée à la Révolution française. Et l'Empire a lui aussi préféré des lits tels que nous les connaissons aujourd'hui.

D'ailleurs, Napoléon dormait allongé. Vous allez me dire : vu sa taille, cela n'aurait pas changé grand chose...

Jusqu'à preuve du contraire.

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