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Les Pourquoi. Pourquoi les femmes aiment-elles autant les fleurs ?

Oscar Wilde soupirait : "Ah les fleurs ! Ces légumes qui plaisent tant aux femmes…"

Article rédigé par franceinfo, Philippe Vandel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un marché en France de 1,7 milliard d'euros... (WOLFGANG KAEHLER / LIGHTROCKET / GETTY IMAGES)

Oscar Wilde soupirait : "Ah les fleurs ! Ces légumes qui plaisent tant aux femmes…" C’est un cliché ? Peut-être, mais c’est aussi la réalité. Les études marketing indiquent que les fleurs sont achetées à 80% à destination des femmes. Et pas qu’un peu.

En France, c’est un marché de 1,7 milliard d’euros !

Dont 75 millions rien que pour la fête des mères. On ne va pas refaire ici le débat entre le superflu et le nécessaire. Considérons que les fleurs, et ce qui s’y rattache, sont de l’ordre de la décoration. Donc du superflu. Sauf que, vous offrez des hortensias à une femme, elle fond. Mais si vous lui offrez uniquement le cache-pot qui va avec, elle vous le jette à la tronche : pourquoi pas une yaourtière tant que t’y es ? Pourtant, c’est bien utile un cache-pot. Et ça peut resservir. 

Les fleurs sont une dépense à part

Une vraie preuve d’amour, périssable, et sans autre but que de se suffire à elle-même. C’est la différence avec un sac à main ou une bicyclette qui peuvent vous faire des années. Les fleurs fanent, les fleurs coûtent des sous, les fleurs sentent le rance sur la fin, et même dans la poubelle.
A part le plaisir sadique de voir un organisme vivant mourir lentement dans un vase, quel intérêt objectif ? Aucun. Et c’est au fond justement cela, cette absurdité, qui peut se révéler séduisante.
"C’est toujours plus beau lorsque c’est inutile", dit la maxime. 

L’homme doit faire la démonstration de son envergure

Il offre des bouquets, des bijoux, au restaurant, c’est lui qui régale. Ostensiblement. Le bellâtre qui roule en Lamborghini dans Paris peut prêter à sourire. C’est effectivement absurde : à quoi bon sortir son bolide de sport, là où il est interdit de dépasser le 50 km/h ? A ceci près qu’ainsi, il affiche aux yeux de tous que, s’il peut s’offrir le superflu, c’est qu’il possède déjà le nécessaire. Dans beaucoup d’espèces animales, le mâle n’obéit pas à une autre stratégie pour séduire.

L’ornithologue israélien Amotz Zahavi a appelé ce phénomène "le principe du handicap". Chez le paon par exemple, la queue du mâle, qui lui permet de faire la roue afin de séduire les femelles, se trouve être par ailleurs un handicap physiologique. Ce surpoids et cet encombrement le ralentissent dans sa course et dans son vol (contrairement aux défenses de l’éléphant ou aux dents du tigre qui sont des atouts biologiques). Sauf que c'est lui que les femelles préfèrent...

Le principe du handicap selon Zahavi

Zahavi s’est spécialisé dans la biologie de l’évolution. Il explique ce comportement apparemment mortifère de madame Paon : se choisir un géniteur handicapé en cas de danger. Les femelles choisissent d'abord précisément ces mâles "à la queue imposante", car ils ne pourraient pas survivre à leur handicap "s’ils ne disposaient pas de gènes supérieurs à ceux des mâles 'normaux'." Qui peut le plus, peut le moins. Toute la ruse est là. 

Revenons aux rues de la ville. Sans sa rutilante Lamborghini, le businessman aurait peut-être pu s’offrir un appartement encore plus spacieux, ou une maison de campagne. Oui, mais il serait peut-être célibataire, en tout cas pas en compagnie de la femme qu’il convoitait. 

Quoi ?? Vous n’avez pas 450.00 euros à claquer dans une Lamborghini Aventador cabriolet ? Pour mille fois moins cher, vous pouvez offrir des roses et des pivoines, chaque jour, un nouveau bouquet. Au moins pendant trois ans. 

Jusqu’à preuve du contraire…

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