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Les informés. LREM : "Un parti sans idéologie, qui se contente d'être un fan-club du président"

Les Informés de franceinfo se sont penchés vendredi soir sur le cas de Christophe Castaner. Futur chef de file de La République en marche, il divise les marcheurs comme les Français. Il aura la lourde tâche de "structurer" le mouvement et lui apporter "une idéologie."

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Rencontre des Jeunes avec Macron, le 21 octobre 2017 à Paris.  (MAXPPP)

Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, va prendre la tête de La République en marche. Seul candidat en lice, il sera intronisé chef des marcheurs par le président de la République lui-même. Cette méthode est considérée comme "choquante" par plus de la moitié des Français, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo, publié jeudi 16 novembre.

Philippe Moreau-Chevrolet, communicant, a décrypté ces bouleversements au sein de la formation d'Emmanuel Macron : "On est dans la transformation d'une machine électorale en quelque chose de plus permanent." Christophe Castaner devra orchestrer cette métamorphose, loin d'être acquise. Une centaine de militants ont déjà annoncé leur volonté de démissionner, la veille du congrès de La République en marche, prévu samedi 18 novembre à Lyon.

La vocation de La République en marche n'est pas d'être un parti, il n'y a rien qui est prévu pour ça : il n'y a pas d'élection pour désigner les référents locaux, pas d'élection pour désigner les dirigeants

Philippe Moreau-Chevrolet, communicant

à franceinfo

Un bémol selon lui, "le choix de Castaner" qu'il ne "comprend pas" : "Je ne vois pas pourquoi donner quelqu'un d'aussi médiatique à un mouvement qui n'est pas supposé vraiment exister. On n'imagine pas qu'En Marche prenne des positions contre Macron." a-t-il conclu.

Pour Étienne Girard, journaliste politique à Marianne, la reprise en main de La République en marche est une réponse à "une grogne, une demande de la part des militants de structurer ce parti, et d'avoir une idéologie." Les cadres du mouvement sont obligés de "sortir d'une ambiguïté" dans laquelle ils "étaient très bien", "d'un parti sans idéologie, qui se contente d'être un fan-club du président de la République."

C'est l'un "des enjeux" de la nomination de Christophe Castaner, même s'ils "ont peur de perdre des parts de marché et de déplaire à certaines personnes en ayant des idéologies, des lignes, qui seront forcément clivantes."

"C'est quelque chose qui se voulait très, très moderne, très innovant, et qui finalement rentre maintenant dans une certaine tradition française." a poursuivi Hamdam Mostafavi, rédactrice en chef à Courrier International.

La parole vient surtout d'en haut

Hamdam Mostafavi, rédactrice en chef à Courrier International

à franceinfo

Pour la journaliste, "les dissidents" de La République en marche "montrent" que le mouvement entre "dans la politique réelle" et devient "un parti traditionnel, comme les autres". C'est même "plutôt rassurant" pour la formation d'Emmanuel Macron : "ils ont aussi des problèmes, des luttes internes." a-t-elle résumé.

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