Les informés. Revers de La République en marche aux élections sénatoriales : "On a ouvert la boîte à claques"
Lundi sur franceinfo, les informés ont analysé le revers du parti d'Emmanuel Macron aux élections sénatoriales. Ils se sont également penchés sur la mobilisation sociale de septembre qui n'a pas eu l'ampleur attendue.
Sénatoriales, premier revers pour Macron
Alors qu'il espérait obtenir au moins 50 à 60 sénateurs après le scrutin des élections sénatoriales dimanche, La République en marche, le parti d'Emmanuel Macron, n'en aura finalement qu'une grosse vingtaine. Il restera donc très minoritaire au palais du Luxembourg.
Pour expliquer cet échec, Anthony Bellanger, chroniqueur à France Inter, pointe les incohérences des listes LREM. "A Paris, par exemple, il y avait une liste de la République en marche avec à la fois Jérôme Dubus, qui avait suivi François Fillon, et Julien Bargeton, qui a été élu sénateur et qui est en charge des finances de la mairie de Paris, explique-t-il. La cohabitation des deux a du décourager à gauche et à droite de voter pour la liste en question. Il y a un moment aussi où ils ont ouvert la boîte à claques."
Anthony Bellanger explique l’échec de LREM aux sénatoriales : "On a ouvert la boîte à claques quand même !" pic.twitter.com/5zNGmdszFl
— franceinfo (@franceinfo) 25 septembre 2017
Stéphane Vernay, directeur de la rédaction parisienne de Ouest France, estime que ce revers de La République en marche était prévisible. "Ils l'ont vu venir parce qu'il y a eu des prises de décisions qui ont été défavorables aux élus locaux (la fin des contrats aidés, la baisse des dotations aux collectivités, etc.), rappelle le journaliste. Ils ont démultiplié les maladresses. Quand on veut perdre, on ne s'y prend pas autrement."
Mouvement social, pourquoi ça ne prend pas ?
Les manifestations des 12 et 21 septembre pour protester contre les ordonnances gouvernement sur le Code du travail ont été jugées décevantes par les observateurs et les syndicats avec des perturbations minimes et une mobilisation à la baisse. Faut-il y voir un essoufflement des mouvements sociaux en France ? "C'est un peu tôt, il n'y a eu que deux manifestations pour l'instant, estime Jean-Marie Pernot, politologue, chercheur associé à l'Institut de recherches économiques et sociales (Ires), spécialiste du syndicalisme et des mouvements sociaux. Ce dernier demande du temps à la mobilisation : "On ne peut parler de mouvement social que lorsqu'une mobilisation s'inscrit dans la durée, dans une série avec une montée en puissance et différents groupes mobilisés qui viennent s'agréger à une phase initiale. Pour l'instant, on est loin d'avoir réuni ces conditions."
Anthony Bellanger pointe, de son côté, l'absence de "liant" entre la gauche et les syndicats ainsi que la "concurrence" entre les syndicats pour expliquer le peu de résonnances des manifestations de septembre. Il souligne également un mauvais timing : "Le mois de septembre n'est pas une période propice à la manifestation. Les gens sont en train de rentrer."
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