Les fêtes responsables. Surcyclage : La Poste transforme les anciens gilets des agents en trousses offertes à Noël
Dans chaque bureau de poste de France, les guichetiers ont rendu leur vieux gilet gris en échange d'une veste noire. S'il s'agit d'une transformation chique, elle n'en reste pas moins polluante avec quatre tonnes de tissus récupérés, un véritable casse-tête. "On ne pouvait pas mettre à la poubelle ces gilets, souligne Valérie Chollot, l'une des directrices RSE de La Poste, en charge des pratiques durables. Il fallait qu'on en fasse quelque chose. On a étudié diverses solutions comme l'effilochage ou même brûler ces gilets." Finalement, les gilets ont été transformés en trousses. Quelque 35 000 au total offertes pour Noël aux postiers qui ont eu sur le dos la fameuse veste originelle.
"L'idée de transformer quelque chose que portaient les chargés de clientèle en un autre objet utile et symbolique nous a beaucoup plu, reprend Valérie Chollot. C'est aussi le mode de production le plus économe en termes de ressources. La meilleure solution qu'on a trouvée, c'est l'upcycling, le surcyclage en Français."
Un procédé complexe à mettre en place
C'est par le surcyclage qu'a commencé Losanje, cette marque produisait des pièces uniques."Cela prenait beaucoup de temps. En moyenne une journée pour faire un vêtement, reconnaît Simon Peyronnaud, son cofondateur. Pour le consommateur ou la consommatrice, cela posait beaucoup de problèmes au moment d'acheter le produit. On ne trouve, par exemple, pas sa taille dans la couleur qu'on veut. Ou alors on a la couleur qu'on veut, mais on n'a pas sa taille. Il fallait sortir de ce modèle de pièces uniques qui, évidemment, en termes économiques, n'est absolument pas viable. Je pense qu'il va y avoir un vrai changement."
Le temps presse selon Losanje, nous jetons chaque seconde l'équivalent d'une benne de vêtements d'où l'utilisation par la marque d'une machine réellement industrielle pour combattre ce gaspillage. "C'est une machine qui est en cours de brevetabilité, reprend Simon Peyronnaud. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais en gros, l'idée, c'est, par exemple, pour des jeans qui vont devenir des vestes. C'est de récupérer ces jeans et de découper à l'intérieur des bouts de la future veste. Ça paraît assez simple dit comme ça. On a quand même rencontré beaucoup de constructeurs de machines, de coupes traditionnelles. Malheureusement, les procédés n'étaient pas forcément adaptables. Il a fallu développer notre propre outil." La Poste, mais aussi Roland Garros sont clients. La start-up a convaincu les investisseurs qui ont déjà accordé près de 2,5 millions d'euros.
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