Les fêtes responsables. Acheter du chocolat plus respecteux de l'environnement et des cultivateurs de cacao

Croquer du chocolat sans abimer la forêt n'est pas impossible. Des chocolatiers font le pari d'une production qui ne néglige pas la préservation des sols ou le salaire des cultivateurs.
Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Mélanie Paulau fondatrice de la chocolaterie 20°nord 20°sud, en décembre 2023. (SOPHIE AUVIGNE / RADIO FRANCE)

Charles Znati appelle ça faire la révolution du chocolat. Donner "plus d'argent aux fermiers qui cultivent les fèves de cacao", souligne cet homme d'affaires. Il a lancé la maison Pierre Hermé. Aujourd'hui, c'est le patron de Dengo en Europe, une marque née au Brésil, grands pays producteurs de fèves de cacao.

Son projet n'est pas uniquement commercial, il met en garde contre le travail des enfants dans les plantations et milite pour la préservation des sols. "La plupart des gens qui cultivent le cacao aujourd'hui sont en dessous du seuil de pauvreté, dit-il. Le grand risque, c'est la déforestation. Les arbres s'épuisent au bout de quelques années. Donc il faut se déplacer, continuer à faire de la déforestation ailleurs." 

L'origine géographique 

Dengo fournit des plants plus résistants et forme les agriculteurs aux bonnes pratiques en échange de salaires décents. Ces attentions ont des conséquences sur le prix de la tablette de chocolat, inévitablement plus chère, selon Christophe Bertrand, gérant de la chocolaterie La Reine Astrid. "Il faut absolument qu'on arrête de manger du chocolat s'il n'y a pas une origine géographique, assure ce commerçant. Dans un cas, par un cours de bourse qui est fixé à Londres, les industriels achètent un cacao uniquement parce qu'il n'est pas cher. Et dans l'autre c'est très différent parce que ce n'est plus du vrac. Il faut vraiment qu'il y ait un pays indiqué." Avant même de créer sa chocolaterie 20° Nord, 20° Sud, Mélanie Paulau avait conscience de la situation des producteurs de cacao. "Je n'aimais pas le chocolat. Je le boycottais presque", explique-t-elle. 

Christophe Bertrand gérant de la chocolaterie la reine Astrid, en décembre 2023. (SOPHIE AUVIGNE / RADIO FRANCE)

Mélanie Paulau a découvert une quasi-philosophie du chocolat, un concept baptisé "bean to bar", de la fève à la tablette. Pour mettre en valeur chaque nuance de cacao du Pérou, du Ghana, de Côte d'Ivoire, on enlève les ingrédients inutiles. "La matière grasse rajoutée, la lécithine et les arômes, liste la chocolatière. Mais pour ça, il faut avoir du cacao d'exception. Il faut savoir essayer de respecter le travail qui a été fait au préalable. Lorsque je fais une tablette de chocolat avant d'arriver à la tablette, j'ai eu cinq semaines de travail." Avec l'espoir qu'un jour la France peut-être l'Europe, impose l'affichage de l'origine géographique du chocolat. 

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