"Anti-squat" : les profiteurs de la crise du logement
Face à une crise du logement qui s'aggrave un peu plus chaque année, depuis 2009, des organismes public ou privés peuvent placer, quelque temps, des locataires aux droits limités, dans des locaux inoccupés et viabilisés. Sur le papier, c'est vertueux, dans la réalité ça l'est moins.
La fondation Abbé Pierre dénonce la présence de sociétés de gardiennage sur ce marché, à des fins purement lucratives. Dans le film Anti-squat de Nicolas Silhol, Inès, Louise Bourgoin, une mère célibataire, elle-même menacée d'expulsion, est embauchée par la société Anti-Squat comme résident manager. Elle est chargée de recruter les occupants, elle doit s'installer avec eux, sans son fils, et faire respecter des règles très strictes.
Ce sont des travailleurs pauvres qui s'installent dans ces locaux, situés en banlieue parisienne, une infirmière, un jeune prof, un chauffeur de VTC. Six ans après Corporate qui traitait déjà de la violence symbolique, comme diraient les sociologues, Nicolas Silhol offre une nouvelle fois le rôle principal à une femme en mode survie.
Le Ciel rouge de Christian Petzold
Le réalisateur allemand nous emmène cette fois sur les bords de la mer Baltique, où deux jeunes hommes, qui sont amis, partent quelques jours en vacances, non loin de graves incendies qui colorent le ciel de rouge, ce qui explique le titre.
Plus ça flambe, plus le feu se rapproche, et le ciel devient menaçant et inquiétant, et plus les choses se compliquent pour nos deux protagonistes, en particulier pour Léon, qui doit finir d'écrire son livre, mais qui galère un peu. D'autant qu'il est assez prétentieux et susceptible, et il devient furieux quand son éditeur ou Nadja, qu'il rencontre sur place, émettent des réserves sur son texte.
C'est clairement un hommage à Eric Rohmer. Il y a dans Le Ciel rouge le charme des films d'été, aux amours de jeunesse contrariés. Dans ce registre, l'actrice allemande Paula Beer est parfaite. On ne peut pas en dire autant des autres personnages et acteurs, ce qui est assez décevant en fait, c'est de voir Christian Petzold se chercher un style, académique à ses débuts, avec Barbara et la sublime Nina Hoos, onirique avec Ondine en 2020, désuet et peu convaincant cette fois.
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