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Les derniers vœux des présidents. François Mitterrand, le 31 décembre 1994

Cette série s’intéresse jusqu’au vendredi 31 décembre aux vœux des présidents de la République, mais à des vœux très particuliers, et qui raisonnent avec ceux que formulera Emmanuel Macron dans quelques jours : les derniers vœux d'un mandat.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le président de la République, François Mitterrand (au centre) à l'issue de la cérémonie commémorant la catastrophe minière de Liévin (Pas-de-Calais), le 19 novembre 1994. (THOMAS COEX / AFP)

"Mes chers compatriotes, parmi les évènements qui marqueront 1994, le sauvetage de l'Airbus Alger-Paris, il y a seulement quelques jours..." C'est d'une voix fatiguée, que François Mitterrand prononce le 31 décembre 1994, ses derniers vœux de bonne année aux Français. La voix est fatiguée parce que le président de la République est très malade. Le public sait depuis 1992 que François Mitterrand souffre d’un cancer de la prostate mais ignore totalement l’état de santé réel du président ainsi que les traitements qui l’épuisent. Il ignore évidemment que le président aurait songé à démissionner et que peu de temps avant ces vœux, il aurait confié à son ami le philosophe Jean Guitton qu’il ne lui restait que six mois à vivre.

François Mitterrand attaque ses vœux en parlant de la prise d’otage du vol Air France à Marseille et l’ensemble de son allocution est très politique, évoquant les défis à mener pour la France qui peine à vaincre le chômage et la crise économique.

Testament politique

Reste que ce discours est aussi un testament politique. Le grand combat de ses dernières années, c’est la construction européenne, et c’est à ce projet qu’il consacre ses dernières paroles en tant que président de la République. "Mes chers compatriotes, c’est la dernière fois que je m’adresse à vous pour des voeux de nouvelle année en ma qualité de président de la République. Aussi, je me permettrai deux recommandations : la première, ne dissociez jamais la liberté et l’égalité. Ce sont des idéaux difficiles à atteindre, mais qui sont à la base de toute démocratie. La seconde, ne séparez jamais la grandeur de la France de la construction de l’Europe. C’est notre nouvelle dimension et notre ambition pour le siècle prochain." proclame François Mitterrand.

Enfin arrivent les derniers mots de ces derniers vœux. Des mots emprunts d’une profonde spiritualité pour un homme qui s’apprête à vivre ses derniers mois en tant que président et ses derniers mois de vie. "Je crois aux forces de l'esprit", dit François Mitterrand.

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