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Le général de Gaulle lance la tradition des vœux des présidents de la République en 1960

Cette série s’intéresse jusqu’au vendredi 31 décembre aux vœux des présidents de la République, mais à des vœux très particuliers, et qui raisonnent avec ceux que formulera Emmanuel Macron dans quelques jours : les derniers vœux d'un mandat.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Allocution du général de Gaulle, président de la République, à l'occasion de la présentation de ses voeux à la nation, le 31 décembre 1966). (PAUL HARLE / INA)

Avant de parler des derniers vœux, parlons des vœux tout court ! Un exercice irrégulier sous la IVe République, le plus souvent à la radio, et par l’intermédiaire du Président du Conseil, un exercice devenu traditionnel depuis le général de Gaulle le 31 décembre 1960 : "Françaises, Français. Je souhaite en notre nom à tous une bonne année à la France. Je le fais en toute confiance, non point que 1961 doive être une année sans épreuve, au contraire, rien n'annonce qu'elle se passera dans la quiétude, mais si l'univers est troublé, la France, elle, ne l'est pas. Solide, laborieuse, cohérente, je crois que jamais, en dépit des difficultés, elle ne fut plus capable de saisir ses propres chances et d'être utile aux hommes et à la paix." 

Exercice très formaté, quasiment toujours depuis l’Élysée – sauf François Mitterrand depuis Strasbourg le 31 décembre 1988 pour signifier son attachement européen – des vœux prononcés longtemps assis mais parfois debout, avec ou sans La Marseillaise avant et après. Si c’est le Général de Gaulle qui a lancé cette tradition, ce n’est pas un hasard, c’est que ces vœux correspondent à l’esprit de la Ve République, République gaullienne s’il en est dans laquelle le président est censé être au-dessus des partis, être le porteur de l’intérêt national, et donc celui qui peut dire aux Français, sans esprit partisan, le chemin parcouru depuis un an et le chemin à parcourir dans l’année à venir.

Un mini-discours

Au fond, en quelques minutes, le président de la République prononce un mini-discours sur l’état de l’Union à l’image du président des États-Unis. Les derniers vœux d’un mandat sont des vœux toujours très atypiques. Le président en exercice sait parfois, mais c’est rare, que ce sont en effet ses derniers vœux. C’est le cas de François Hollande qui le 31 décembre 2016 a déjà annoncé qu’il ne se présentera pas ou de François Mitterrand qui le 31 décembre 1994 s’apprête à quitter l’Élysée après 14 ans au pouvoir. Dans ces cas, l’émotion n’est jamais loin. Il y a aussi le président qui ignore totalement qu’il entame ses derniers mois à l’Élysée que ce soit le général de Gaulle le 31 décembre 1968, plus tragiquement, Georges Pompidou, le 31 décembre 1973, et ceux qui, peut-être à l’image d’Emmanuel Macron, même s’ils ne l’ont pas annoncé, espèrent ouvrir la voix à leur réélection, ça marche comme Jacques Chirac le 31 décembre 2001 ou François Mitterrand le 31 décembre 1987 ; ou ça ne marche pas comme Valéry Giscard d’Estaing le 31 décembre 1980 ou Nicolas Sarkozy le 31 décembre 2006.  

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