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Atiq Rahimi : "Malala Yousafzai m'impressionne"

Chaque lundi, une personnalité revient sur un fait de l'actualité qui l'a marqué. Atiq Rahimi, romancier et réalisateur, prix Goncourt 2008 pour Syngué sabour. Pierre de patience, revient sur l'agression d'une jeune fille au Pakistan.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

En octobre 2012, Malala Yousafzai, âgée de 14 ans, qui milite
pour le droit à l'éducation des filles, a été blessée par balles à l'épaule et
à la tête par les talibans. Une attaque dénoncée dans le monde entier et qui a
poussé les autorités pakistanaises à promettre une récompense de 100.000
dollars  permettant d'arrêter les responsables de
l'attentat.

Avant ces évènements, Malala Yousafzai était quasiment anonyme,
mais le jour où elle a publié un article sur l'oppression des Talibans sur les
femmes et les filles et leurs atrocités envers des jeunes filles voulant aller
à l'école, Atiq Rahimi était "halluciné par le courage de cette fille de
14 ans qui défiait un système phallocrate pour imposer sa loi.
"

"Je voyais le drame derrière. Tout ce qui se passe en
Afghanistan, tous ces Talibans qui sont introduits en Afghanistan et qui ont
pris le pouvoir, ont tous été éduqués dans les écoles coraniques au Pakistan.
"

Malala Yousafzai a été opéré en Angleterre et se porte mieux.
Elle s'est exprimée à la télévision et a expliqué qu'elle souhaitait servir les
gens. Un fond Malala a été créé afin de permettre à tous les enfants de
bénéficier d'une éducation.

"Malala Yousafzai m'impressionne. Derrière ce visage, je vois l'espoir
des jeunes filles et la peur de l'éducation et du corps humain.
"

Syngué sabour. Pierre de patience sort dans les salles cette
semaine.

Synopsis : 

Au pied des montagnes de Kaboul, un héros de guerre gît dans
le coma ; sa jeune femme à son chevet prie pour le ramener à la vie. La guerre
fratricide déchire la ville ; les combattants sont à leur porte. La femme doit
fuir avec ses deux enfants, abandonner son mari et se réfugier à l'autre bout
de la ville, dans une maison close tenue par sa tante. De retour auprès de son
époux, elle est forcée à l'amour par un jeune combattant. Contre toute attente,
elle se révèle, prend conscience de son corps, libère sa parole pour confier à
son mari ses souvenirs, ses désirs les plus intimes... Jusqu'à ses secrets
inavouables. L'homme gisant devient alors, malgré lui, sa "syngué
sabour", sa pierre de patience - cette pierre magique que l'on pose devant
soi pour lui souffler tous ses secrets, ses malheurs, ses souffrances...
Jusqu'à ce qu'elle éclate !

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