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Le télétravail sur une île déserte

Un cadre s'engage à passer 40 jours seul sur une île déserte pour démontrer la souplesse du télétravail...
Article rédigé par Régis Picart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (©)

C'est un
vendredi que Gauthier Toulemonde a débarqué sur son île déserte. Un îlot de 300 mètres sur 700, très
sympathique avec une jungle très dense qui abrite des aigles pêcheurs mais
aussi des varans et des serpents.

Gauthier
Toulemonde, patron d'une société d'édition et rédacteur en chef de Timbre
magazine, a décidé de vivre tout seul, quelque part du côté de Sumatra, loin de
son bureau pour faire la démonstration que le télétravail est possible. Un ami
l'a accompagné pour installer le matériel informatique et les transmissions
mais depuis quelques jours, le WebRobinson est seul, confronté à la dure
réalité de la vie sauvage.

Il y a d'abord
la pluie. C'est la pleine saison. Son camp a été inondé dès le premier jour et
après l'orage, les mouches de sable l'ont littéralement pris d'assaut. Il y a
aussi les rats. Ils pullulent. Gauthier Toulemonde a amené avec lui un chien et
cinq chats pour essayer de les tenir éloigner surtout des câbles électriques.
Il y a enfin une poule et un coq. Les œufs escomptés doivent lui améliorer son
ordinaire.

Les journées
du Robinson ne sont pas consacrées au farniente. Loin de là, la seule recherche
de nourriture prend beaucoup de temps. Et puis, il a mal choisi ses chats. Deux
chattes étaient pleines et ont mise au monde onze chatons qu'il faut aussi
nourrir. Quand tout ça est fait, il peut passer à son travail de bureau et
communiquer avec ses collègues en France. Malgré ce rythme infernal, Gauthier
Toulemonde apprécie  cette solitude...

"J'essaie de me
lever le plus tôt possible vers cinq heures du matin au lever du jour. Il faut
vraiment faire un maximum de choses la journée. Et ensuite me préparer à
pouvoir travailler la nuit, lorsque je suis en relation avec la France. Et
entre temps, j'ai dû nourrir la ménagerie, j'ai dû m'occuper des problèmes de
logistiques, vérifier l'état du camp. Ce sont des journées qui commencent à
cinq heures et qui se terminent plutôt 
vers onze heures, voire minuit ou davantage. Et bien sûr, il faut essayer
quand même de se nourrir. Donc aller pêcher, repérer éventuellement des plantes
comestibles. Tout ça n'est pas très simple. Je dirais même que l'apprentissage
a été assez rude."

Et on
retrouvera Gauthier Toulemonde dans quelques semaines pour s'assurer qu'il n'a
pas lancé une bouteille à la mer. Et puis, vous ne saurez pas où se trouve précisément
cette île. Le naufragé volontaire ne veut pas donner de mauvaises idées aux
pirates et autres brigands, nombreux dans la région.

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