Le Cap Horn dans la tempête
Pour basculer
d'une année à l'autre, ils avaient choisi le grand sud, le très grand sud
puisqu'ils ont longé une partie de la péninsule Antarctique. Ils sont allés
d'île en île. Même si c'était en famille, le voyage n'a pas toujours été une
promenade de santé. Fleur Australe a dû affronter les chaos de la banquise au
risque de se faire broyer. Cette année était particulièrement riche en glace.
On l'a vu avec ces brise glaces russe et chinois qui sont restés coincés,
prisonniers de la banquise. A certains moments, Géraldine Danon a craint de ne pas
pouvoir être de retour en France pour le spectacle qu'elle doit donner à Paris
fin janvier.
Philippe
Poupon, navigateur hors pair, est sorti de tous les pièges. Parfois, il a quand
même fallu avancer à coups de piolets pour se frayer une voie dans la glace. La
glace qui empêchait de continuer plus au sud.
Le retour a
aussi été mouvementé. Lorsque le bateau est arrivé au large du Cap Horn, les
choses allaient plus ou moins bien. La famille
a réussi à débarquer malgré la houle très forte. Rencontre avec le seul
résident de l'île, un Chilien, le gardien du phare accompagné de sa famille. Eux,
ils sont là pour plusieurs mois.
La remontée du
Horn a été épique. Conforme à l'idée qu'on s'en fait... On aborde le Cap Horn
avec respect et aussi un peu de frayeur.
Géraldine
Danon en témoigne aujourd'hui. Contraints de se mettre à l'abri pendant cinq
jours, sous ces latitudes, la Nature ne fait pas dans la dentelle....
"C'est toujours
dangereux, on n'a plus de glace du tout, c'est autre chose, ce sont des
monstres de vagues, des déferlantes. Mais ce n'est plus la glace. Si le vent
souffle très fort... alors il y a l'aspect sympathique qui est qu'on est, nous,
dans notre cocon avec ce vent qui hurle, qui rugit. C'est vraiment une
bande-son qui est assez impressionnante. Ce sont les 50èmes Hurlants, ils
portent bien leur nom. Donc le capitaine se déplace plusieurs fois, il faut que
l'ancre soit bien accrochée. Il faut que rien ne casse à bord. Ce n'est jamais
très tranquille. Surtout, on sait que le Cap Horn a vu de nombreux bateaux
disparaître, de nombreux naufrages."
10.000 marins ont péri dans ce lieu mythique. 800 navires ont été engloutis.
Géraldine Danon et sa famille à bord de Fleur Australe ont pu reprendre la
route. Ils doivent débarquer à Ushuaïa avant de rentrer en France... par avion.
Mais tout le monde est décidé à y retourner.
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