Expédition du voilier Tara : l'aventure continue vers le nord-ouest
Parti de Lorient en mai dernier, le voilier vient de
franchir le passage du Nord-Est. Il est arrivé à l'autre bout de la Sibérie, du
côté du détroit de Béring. Tout au long de cette traversée, les biologistes et
océanographes ont réalisé plusieurs prélèvements, des échantillonnages de
plancton et aussi des mesures pour évaluer les taux de mercure dans
l'atmosphère et dans la mer. Ils ont également mesuré la concentration de
particules de plastique, conséquence de la pollution humaine qui atteint ces
régions jusqu'alors plus ou moins préservées.
La navigation
au nord de la Russie n'a rien d'une promenade. Au début de l'été, certes, le
soleil est présent 24 heures sur 24, la glace a fondu mais le couloir d'eau
libre est étroit et parfois il se transforme en un véritable labyrinthe.
Pendant des heures et des heures, il a fallu avancer à faible allure avec un
homme à l'avant du voilier ou au sommet du mât pour signaler et contourner les
blocs de glace et tout cela à travers une brume épaisse. Une fois, il leur a
fallu plus d'une semaine pour franchir un obstacle de glace. Le recours au
brise-glace est quasi impossible, ces énormes bateaux sont d'abord au service
des immenses cargos qui viennent ravitailler les régions tout au nord de la
Sibérie.
C'est cette
emprise de la glace qui inquiète Loïc Vallette, le commandant de Tara avant
l'entrée dans le passage du Nord-Ouest, au nord du Canada...
"C'est surtout
sur la fin que cela va se compliquer parce qu'il y a encore beaucoup de glace,
l'hiver va revenir. Maintenant, il y a beaucoup de nuit. Donc, c'est délicat de
naviguer dans les glaces serrées de nuit. Il va falloir penser à ça, ça se
complique, c'est sûr, avec la nuit qui arrive, ça se complique. Faut toujours
garder à l'esprit de pouvoir faire demi-tour, éventuellement, pour éviter de se
faire prendre. C'est vraiment le grand enjeu de ce passage. On va terminer avec
une durée équivalente entre le jour et la nuit. Ca fait des journées assez
courtes pour naviguer dans des endroits où il y a de la glace."
Loïc Vallette a
bien l'intention de ne pas se laisser prendre au piège de la glace. Tara a déjà
vécu cette expérience, c'était volontaire, et
cela avait duré plusieurs mois. Le voilier polaire doit être dans
l'Atlantique au début du mois de novembre.
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