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Trois livres du palmarès du Point

Le Point publie le palmarès des 25 livres de l'année. Parmi eux, Christophe Ono-dit-Biot, directeur adjoint de la rédaction du Point, en a sélectionné trois.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Le palmarès du Point est un classement de polars, d'essais,
de romans historiques, ou de pure littérature à consulter avant de faire votre
liste au Père Noël.

Confiteor , de Jaumé Cabré, chez Actes Sud

C'est le chef d'œuvre de cette rentrée littéraire, à
conseiller aux dingues de littérature, qui ne sont pas effrayés par le nombre
de pages. Celui là en fait 800, mais une fois dedans, c'est comme une baignade
dans l'Atlantique, c'est froid au début, mais au bout de quelques instants, on
y est très bien.

C'est un long aveu, la confession-fleuve d'un vieillard qui
est en train de retomber en enfance avec deux jouets, deux petites figurines
avec lesquelles jouent les enfants, un cowboy et un indien, le shérif Carson et
Aigle noir, sommés d'ailleurs de donner leur avis sur ce qu'il raconte. Ce
vieillard assommé par Alzheimer a décidé de raconter ce qu'il a sur le cœur et
par là nous ouvrir, littéralement, les portes de l'histoire de l'Europe du XVe
au XXI e siècle.

C'est le grand roman de la violence européenne, et de la
croyance de l'art comme antidote.

►►►Lire un extrait de Confiteor

Sulak , de Philippe Jaenada, chez Julliard

Le casse littéraire de la rentrée. Pour tous ceux qui aiment
les histoires de gangster, les vraies histoires de gangsters. Bruno Sulak en
était un, qui défraya la chronique de la fin des années 70 jusqu'à sa mort, le
29 mars 1985, après une tentative d'évasion qui tourna mal. Jeune, beau, non
violent, il fut l'homme le plus recherché de France.

Sulak n'a jamais blessé personne.
Son 357 magnum était chargé avec des balles à blanc. Son plus grand fait
d'armes, dévaliser la plus fameuse bijouterie de la croisette à Cannes en se
déguisant en tennisman tout de blanc vêtu, avec une raquette. On lui doit cette
phrase : "Entré chez Cartier en tennisman, j'en suis ressorti avec
la fortune de Bjorn Borg
". Une légende qui s'est éteinte lors de sa
dernière incarcération à Fleury-Mérogis puisqu'il est mort en tombant du mur
d'enceintes en tentant, dit on, une nouvelle fois de s'évader.

Jaenada fait le récit de l'itinéraire de Sulak, en imaginant
parfois ce que la vie de Sulak aurait pu être si tel ou tel événement n'était
pas arrivé. C'est tendre, plein de panache, ce sont les années 80 quand les
gangsters étaient flamboyants.

Bonaparte , de Patrice Gueniffey, chez Gallimard

Bonaparte disait, à l'âge de 26 ans : "J'ai
la conviction que mon destin ne résistera pas à ma volonté.
" Il
n'a pas résisté à la plume de l'historien Patrice Gueniffey, qui vient de lui
consacrer 1.000 pages et qui le dépeint à la fois comme un héros venu de
l'antiquité, et comme le premier des individus modernes, volontiers cassant, ne
consultant que pour décider seul.

Gueniffey a passé dix ans en Napoléonie et nous le restitue
de façon incroyable au moment de sa jeunesse et de son ascension. On va le
suivre partout, à Toulon, avec Joséphine, à Jaffa. L'historien a osé 1.000
pages qui n'étaient pas de trop pour suivre Bonaparte jusqu'en 1802, car ce
n'est que le premier tome.

►►►Lire un extrait de Bonaparte

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