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Vrai ou faux
"Les importations de poulet ukrainien" ne représentent-elles "rien par rapport aux importations de poulet brésilien", comme l'affirme Raphaël Glucksmann ?
Des discussions sont toujours en cours au sein de l'Union européenne pour plafonner les importations agricoles venues d'Ukraine. L'accord, trouvé dans la nuit de mardi à mercredi 20 mars, entre les États membres et le Parlement européen, a finalement été suspendu, en attendant d'avoir le feu vert définitif de la France, la Pologne et l'Italie. Dans ce contexte, la question du poulet ukrainien revient sur la table. "Moi j'aimerais replacer les choses dans leur contexte, les importations de poulet ukrainien aujourd'hui c'est rien par rapport aux importations de poulet brésilien", a lancé mercredi sur Sud Radio le candidat socialiste et Place publique, Raphaël Glucksmann. Vrai ou faux ?
Le Brésil, premier exportateur de poulet vers l'Union européenne
C'est vrai que l'Union européenne importe plus de poulet brésilien, le Brésil est le premier pays exportateur vers l'UE, mais l'Ukraine arrive en deuxième position et rattrape son retard. En 2023, l'Union européenne a importé 320 000 tonnes de poulet brésilien, d'après les données compilées par l'Anvol, l'interprofession de la volaille de chair, à partir des chiffres de France AgriMer que nous avons pu consulter. Cela représente un tiers des importations de poulets de l'Union européenne. Sur la même année, l'UE a importé 220 000 tonnes venues d'Ukraine, soit 22% des importations.
En France, il est plus difficile d'avoir une vision précise. D'après les chiffres de France AgriMer, la France a importé à peu près le même volume de poulet du Brésil et d'Ukraine. Cela représente en réalité une minorité de tout le poulet que l'on importe, moins de 5% du total. La France achète surtout son poulet à la Pologne (environ 250 000 tonnes), la Belgique (200 000 tonnes) et les Pays-Bas (environ 140 000 tonnes). Mais il est difficile de connaître l'origine précise du poulet qui se retrouve dans notre assiette, car les produits transitent par d'autres pays européens avant d'arriver chez nous. Le poulet que la France achète aux Pays-Bas, par exemple, vient en partie du Brésil ou d'Ukraine.
L'Ukraine rattrape son retard
Ces poulets venus de l'étranger ne représentent en tout cas pas la majorité du poulet que l'on consomme. Les trois quarts des poulets mangés en Europe sont élevés dans l'Union européenne. En France, un poulet sur deux dans notre assiette vient de l'étranger.
Même si l'Ukraine exporte moins de poulet que le Brésil vers l'Union européenne, elle rattrape son retard. En deux ans, entre 2021 et 2023, les importations de poulet ukrainien vers l'UE ont plus que doublé. Entre 2022 et 2023, après le début de la guerre en Ukraine et la suppression des droits de douanes, elles ont augmenté de 43%. La part de marché de l'Ukraine est dans le même temps passée de 16% du total des importations de poulets à 22%, grignotant sur la part de marché du Brésil.
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