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Réforme des retraites : est-ce qu'Emmanuel Macron "a cassé tous les systèmes de prise en compte de la pénibilité", comme le dit Yannick Jadot ?

L'eurodéputé écologiste Yannick Jadot a plaidé sur franceinfo "pour la réintégration de ces critères", supprimés, dit-il, par le chef de l'Etat.
Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Yannick Jadot, eurodéputé EELV, était jeudi 5 janvier l’invité du 8h30 franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Dans la future réforme des retraites qui sera présentée le 10 janvier, quelle prise en compte de la pénibilité, qui permet de partir à la retraite plus tôt ? L 'eurodéputé écologiste Yannick Jadot a plaidé jeudi 5 janvier sur franceinfo "pour la réintégration de ces critères" qui ont été supprimés selon lui par l'exécutif. "Quelle est la crédibilité d'Emmanuel Macron à parler de pénibilité, c'est lui qui a cassé tous les systèmes de prises en compte de la pénibilité quand il est arrivé au pouvoir", a-t-il lancé sur franceinfo

Une réforme du compte pénibilité, pas une suppression 

Si Emmanuel Macron a bien réformé le compte pénibilité en 2018, quelques mois après son arrivée à l'Elysée, en revanche, il ne l'a pas supprimé. Sur les dix facteurs de pénibilité, six ont été conservés. Par exemple, travailler de nuit, "faire les trois-huit" ou alors travailler dans des températures extrêmes, dans le bruit ou faire des gestes répétitifs permet toujours de cumuler des points pour soit suivre des formations, soit partir jusqu'à deux ans plus tôt à la retraite. 

En revanche, quatre critères ont bien été enlevés. Il s'agit de la manutention manuelle de charges, les postures pénibles, les vibrations mécaniques ou encore les risques chimiques. Pour les salariés concernés, cela ne signifie pas que leur pénibilité n'est plus prise en compte mais cela s'est clairement compliqué. 

Maladie professionnelle et incapacité pour partir plus tôt 

Prenons par exemple un salarié qui est exposé à un risque chimique. Depuis 2018, il ne bénéficie plus automatiquement de points pénibilité. À la place, pour pouvoir partir plus tôt à la retraite, il doit désormais passer une visite médicale en fin de carrière afin de faire constater une maladie professionnelle et un taux d'incapacité permanente qui dépasse les 10%. S 'il n'y a pas ces deux conditions, ce salarié ne peut pas prendre de retraite anticipée. 

À l'époque, le gouvernement avait décidé ce changement parce que de nombreuses entreprises estimaient qu'il était trop complexe de consigner année après année les tâches pénibles de leur salariés. L' exécutif avait donc décidé de simplifier le compte pénibilité (qui avait été lancé peu de temps auparavant, en 2015, sous le mandat de Francois Hollande). Aujourd'hui, en pleines discussions avec les organisations syndicales sur la future réforme des retraites, le ministre du Travail ouvre la porte à une meilleure prise en compte de la pénibilité, tout en excluant un départ à la retraite plus tôt, sans avis médical. 

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