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Radicalisation : Emmanuel Macron avait-il promis de donner aux maires la liste des personnes fichées sur leur commune, comme l'affirme Valérie Pécresse ?

La présidente de la région Ile-de-France réclame que le président de la République tienne son engagement de donner aux maires la liste des personnes radicalisées. Emmanuel Macron n'avait pourtant pas exactement promis cela.

Article rédigé par franceinfo, Joanna Yakin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 16 octobre 2020.  (ABDULMONAM EASSA / POOL / AFP)

Après l'attentat qui a coûté la vie à un enseignant, et même si l'auteur de l'attaque n'était pas fiché S, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a dénoncé le fait que les élus n'aient pas accès au fichier des personnes radicalisées. "Cela fait des mois que je demande au président de la République de respecter son engagement, l'engagement qu'il avait pris vis-à-vis des maires, de donner à chaque maire la liste des personnes radicalisées, fichées par l'antiterrorisme, qui sont sur une commune. Ces listes, nous n'en avons pas connaissance", a déclaré Valérie Pécresse, interrogée dimanche 18 octobre sur Cnews et Europe 1. Mais Emmanuel Macron n'avait pas fait tout à fait cette promesse.

Une circulaire en 2018

En mai 2018, Emmanuel Macron a bien parlé du FSPRT, ce fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. C'était dans son discours au moment où il enterrait le plan Borloo pour les banlieues.
Ce jour-là, le président dit qu'il est normal que le préfet ait désormais un dialogue systématique sur ces situations avec les maires, mais précise qu'il y aura une charte transparente et que le ministre de l'Intérieur fera des proposition concrètes là-dessus.

En novembre 2018, le ministère de l'Intérieur publie bel et bien une circulaire à ce sujet.

Circulaire Du 13 Novembre 2018 by Vrai du Faux

Concrètement, ce texte prévoit que, deux fois par an, les maires ont le droit de demander un point sur l'état de la menace terroriste dans leur ville. En revanche, cette circulaire précise que les maires ne peuvent pas avoir les noms des personnes fichées, à quelques exception près. Le préfet peut, de lui-même, décider de donner un nom à un maire si il s'agit par exemple d'une personne qui travaille pour la mairie et qui est donc sous la responsabilité de l'élu.

Un accès à ces noms qui fait débat chez les maires

Selon l'association des maires de France peu de maires veulent en réalité avoir, comme Valérie Pécresse, accès aux noms des personnes fichées pour radicalisation. Certains élus craignent notamment d'être harcelés par la population qui pourrait également réclamer de connaître ces noms. Des maires redoutent également d'être potentiellement tenus pour responsables s'il y avait un passage à l'acte criminel dans leur ville. 

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