Que répondre lors du repas du réveillon si le débat tourne autour de la légalisation du cannabis ?
Pendant les fêtes, la cellule Vrai du Faux vous propose une série de réponses factuelles à des affirmations approximatives sur les grandes thématiques qui animent généralement les repas de famille ou entre amis. Ce mercredi : le cannabis.
Il n’y a rien de mieux qu’un bon débat autour de la légalisation du cannabis pour enflammer vos repas du réveillon. Alors que plusieurs pays autour de nous, comme l’Allemagne, s’apprêtent à franchir le cap, ce sujet continue de fortement diviser en France.
Que répondre si on nous dit que la France est à la fois le pays le plus répressif et le plus consommateur de cannabis ?
Vous pourrez répondre que c’est vrai dans les deux cas. Environ un Français sur deux (45%) a déjà fumé du cannabis, c’est bien plus que la moyenne européenne, d’après le dernier rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies. On compte dans notre pays environ cinq millions de consommateurs de cannabis, dont 900 000 fumeurs quotidiens.
Nous sommes aussi "champions" sur la répression. Alors que dans la majorité des pays européens, l'usage du cannabis n'est pas interdit par la loi, c'est le cas en France. Seulement sept pays en Europe, dont le nôtre, considèrent que son usage est une infraction pénale, qui peut donc conduire à une peine de prison. Depuis un an, la France a aussi généralisé l'amende forfaitaire. Une contravention de 200 euros qui vise principalement les fumeurs de cannabis.
Que répondre si on nous dit que les dealeurs ne se plieront pas à une légalisation car ils peuvent gagner jusqu’à 100 000 euros par jour ?
Ce chiffre vient d'une déclaration du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur franceinfo. Vous pouvez répondre que ce jour-là le ministre de l’Intérieur a exagéré les revenus des dealers. Selon une étude qui date de 2016 de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, les revenus estimés des guetteurs et des vendeurs oscillent entre 90 et 150 euros par jour. On monte à 1 500 euros pour un bras droit. Sachant que le rapport pointe que quasiment personne dans ce milieu ne travaille entre guillemet à plein temps. En clair, à part ceux qui sont à la tête de réseaux de drogues où d'importantes sommes d'argent circulent, les dealers qui s'occupent d'un trafic local sont très loin des 100 000 euros par jour.
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