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Présidentielle américaine : ces fausses déclarations qu'on aurait pu entendre en France

Durant la campagne pour la présidence américaine, Hillary Clinton et Donald Trump ont multiplié les approximations et contre-vérités. Certaines d'entre elles sont des grands classiques du débat public français.

Article rédigé par franceinfo, Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ces (fausses) déclarations des candidats américains que l'on pourrait entendre en France (MAXPPP)

Impôts, emploi, entreprenariat, immigration... certains thèmes de la campagne américaine font largement écho au débat public en France. Donald Trump et Hillary Clinton ont d'ailleurs fait plusieurs déclarations qu'on pourrait parfaitement entendre dans la bouche de nos responsables politiques. 

Sur les impôts

Donald Trump

"Aujourd'hui, les Etats-Unis sont la nation la plus taxée au monde" 

Faux. 

C'est un grand classique du Vrai du faux (ici, ou ). Mais c'est encore moins vrai aux Etats-Unis qu'en France. Les recettes fiscales, qui comprennent impôts fédéraux et locaux, représentaient 26% du PIB américain en 2014.

Parmi les pays de l'OCDE seuls le Chili et la Corée-du-sud ont des pressions fiscales plus faibles. La France est vice-championne de ce classement avec des recettes fiscales à 45,2% du PIB, derrière le Danemark (50,9%)

Sur l'entreprise

Hillary Clinton

"Cela ne devrait pas prendre plus de temps pour créer une entreprise aux Etats-Unis qu'en France. Mais c'est un fait." (mai 2015)

Plutôt vrai.

C'est également un grand classique du débat français. En substance : "Il y a trop de paperasse, trop de complexité administrative, ça décourage les entrepreneurs. La preuve, c'est plus facile dans tel pays".

En l'occurrence, le délai pour créer une entreprise semble effectivement plus faible en France qu'aux Etats-Unis. D'après un indicateur de la Banque mondiale, cela prend 3,5 jours pour créer une entreprise en France contre six jours aux Etats-Unis. 

Sauf qu'il faut largement nuancer le constat de la candidate démocrate. D'abord parce que les démarches ne sont pas les mêmes selon les états américains. La Banque mondiale parle de quatre jours à New York contre huit à Los Angeles. Par ailleurs, le délai moyen des pays industrialisés étant de 15 jours... la différence avec la France n'est pas si grande.

Sur l'immigration 

Donald Trump :

"J'entends que nous allons accueillir 200.000 Syriens. Avez-vous déjà une immigration pareille ? Ce sont tous des hommes !" (octobre 2015)

Faux et faux.

Depuis le début de l'année, les Etats-Unis ont accordé le statut de réfugié à un peu plus de 13.300 Syriens. C'est six fois plus en une année qu'entre le début de la guerre en Syrie en mars 2011 et la fin 2015 (2.500 Syriens accueillis). Mais c'est encore très très loin de l'objectif annoncé par le candidat républicain.

Par ailleurs, les Etats-Unis fixent chaque année un quotas de réfugiés à accueillir sur leur sol. En l'occurrence, pour l'année 2017, la Maison Blanche a fixé le seuil à 110.000 personnes, dont 40.000 en provenance du Moyen-Orient (et donc pas uniquement de Syrie). 

Sur la question des hommes, une rengaine que l'on entend également très souvent en France, Donald Trump se trompe largement. Selon les chiffres de l'organisme américain chargé de traiter les demandes d'asile, les Syriens de moins de 14 ans représentent près de la moitié des réfugiés accueillis aux Etats-Unis depuis le début de l'année. Chez les adultes, il y a autant d'hommes que de femmes.

Hillary Clinton

"On a tous une histoire d'immigration. Vous savez, tous mes grands-parents sont des immigrés." (avril 2015)

Faux.

Presque... mais raté puisque le grand-père paternel de la candidate démocrate est arrivé aux Etats-Unis depuis le Pays de Galles, comme le montre le site Buzzfeed. Mais tous ses autres grands-parents sont bien nés aux Etats-Unis. Hillary Clinton s'est en fait trompée d'une génération puisque tous ces arrière-grands-parents sont bien des immigrés.

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