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Présidentielle 2022 : on a vérifié trois déclarations de candidats sur la santé

Jusqu'au premier tour de l'élection présidentielle, le 10 avril, le "Vrai du Faux" passe au crible les déclarations des candidats sur les grandes thématiques du débat public. Mercredi 6 avril : la santé, avec Yannick Jadot, Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié
Temps de lecture : 84 min
Une pharmacie à Valence (Drôme) le 9 mars 2022. Illustration (NATHALIE DE KEYZER / FRANCE BLEU DROME ARDECHE / RADIO FRANCE)

Après deux années de pandémie, la question de la santé est l'un des thèmes centraux de cette campagne présidentielle. Les candidats ont différentes proposition pour réformer le système de santé. Ils ont aussi des arguments contre les projets de leur adversaire. La Cellule Vrai du faux passe au crible trois déclarations. 

"Il y a 8 millions de Français qui n'ont pas accès à un médecin" 

Plutôt faux. C'est l'un des arguments de Yannick Jadot pour dénoncer les déserts médicaux et l'éloignement d'une partie de la population française des principaux services publics. Le chiffre qui se rapproche le plus de l'estimation du candidat écologiste se trouve dans une étude publiée l'an dernier par la Mutualité française. Elle affirme qu'en 2018, 7,4 millions de Français vivent dans une commune ou l'accès à un  médecin généraliste est "potentiellement limité", c'est-à-dire avec en moyenne jusqu'à 2,5 consultations de médecine générale chaque année. Une autre étude, menée cette fois par le service statistiques du ministère de la Santé, expliquait que pour la même année 2018, les problèmes d'accès à un médecin généraliste concernaient plutôt 3,8 millions de Français.

"Les Français savent qu'Emmanuel Macron a supprimé 5 700 lits d'hôpitaux ?"

Plutôt vrai pour Nicolas Dupont-Aignan. En 2020, d'après des données encore provisoires, 5 803 lits ont été supprimés en hospitalisation complète, d'après la Drees. Il y a trois grandes explications pour comprendre ce chiffre. D'abord, la baisse du nombre de lits en 2020 s'inscrit dans une longue tendance pour développer la prise en charge ambulatoire, c'est-à-dire le fait de sortir dans la journée juste après une opération chirurgicale par exemple. Ce chiffre s'explique aussi par le manque de personnel. Et puis, pendant l'épidémie, il a notamment fallu transformer des chambres doubles ou chambre avec un seul lit pour limiter les contaminations.

"13 départements sans gynécologues en France"

Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen font le même raccourci. Il y a effectivement 13 départements français qui n'ont pas de gynécologues médicaux. Mais ce que ne dit pas le candidat de La France insoumise ni la candidate du Rassemblement national, c'est que les femmes ont aussi accès aux gynécologues obstétriciens, qui sont beaucoup plus nombreux et présents dans tous les départements. Par ailleurs, les médecins généralistes et les sages-femmes contribuent également au suivi des femmes tout au long de leur vie.

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