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Pourquoi la France a-t-elle "une part de complicité" dans les incendies au Brésil ?

La déforestation est l'une des causes des incendies qui frappent actuellement l'Amazonie. D'après Emmanuel Macron, la France porte une part de responsabilité dans ce phénomène en raison de nos importations de soja brésilien.

Article rédigé par franceinfo
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Récolté du soja à Campo Novo du Parecis au Brésil. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

"On a une part de complicité" : ce sont les mots d'Emmanuel Macron lors de son passage au 20h de France 2 lundi 26 août alors qu'il était interrogé sur les incendies liés notamment à la déforestation au Brésil. Pouquoi cette "part de complicité" ? En raison de notre dépendance au soja brésilien. 

Du soja pour nourrir nos animaux

L'Union européenne est le troisième importateur mondial de graines et de tourteaux de soja. La France, avec quatre millions de tonnes de soja importés, est avec les Pays-Bas, l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne l'un des plus gros consommateurs européen. Ce soja nous sert pour l'essentiel à engraisser nos animaux. Il constitue le tiers du kilo d'aliments que les porcs français consomment chaque jour. Or on ne produit sur nos terres que 3% de nos besoins en soja.

D'où vient le soja importé ? 

Essentiellement des États-Unis, d'Argentine et... du Brésil. Le problème, c'est que cette dépendance au soja importé a effectivement un impact sur l'environnement. D'après une étude européenne publiée en 2013, 60% de nos importations de soja présentent un risque de déforestation dans les pays producteur. C'est ce qu'on appelle de la déforestation importée.

Le Brésil est en première ligne

À la fin des années 90, le pays produisait 25 millions de tonnes de soja. Il dépasse désormais les 100 millions de tonnes. Une expansion qui s'est largement faite au début des années 2000 en rognant sur des forêts, et en particulier la forêt amazonienne. L'État amazonien de Mato Grosso représente 30% de la production totale de soja du pays. 

La répartition de la production de soja au Brésil sur la période 2014 et 2016 (USDA)

Un moratoire pour préserver l'Amazonie

Mais après la moblisation de l'ONG Greenpeace, un moratoire a été signé en 2006. Et les résultats sont encourageants. La déforestation en Amazonie est passée de 2,7 millions d'hectares en 2004 à 0,5 million d'hectares en 2012. D'après un chercheur de l'ONG interrogé par l'AFP, "moins de 2% du soja planté en Amazonie provient de zones déboisées après 2008".

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