Le vrai et le faux sur les arrachages de colliers en or à Paris
En juillet dernier, le nombre d'arrachage de colliers en or avait atteint un sommet avec 635 cas constatés à Paris, en Seine-Saint-Denis, dans les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne.
Au point que le tout nouveau ministre de l'intérieur Manuel Valls avait déclaré que la lutte contre les arrachages était une "priorité".
Cinq mois après, arrivent les chiffres de la Direction de la sécurité de proximité de la région parisienne. En novembre, le nombre d'arrachages n'a été que de 132. La police explique cette performance par l'arrestation de 344 arracheurs présumés grâce à l'important dispositif qu'elle a mis en place depuis plusieurs mois.
C'est probable, mais l'action policière est à relativiser. Il ne faut pas oublier que les bijoux sont plus visibles et plus facilement "volables" en été qu'en automne.
Cyril Rizk, responsable des statistiques à l'Observatoire national de la délinquance et de réponses pénales affirme que "cette comparaison ne donne pas beaucoup de sens car en novembre les gens sont habillés de telle sorte que les colliers ne sont pas apparents alors qu'en juillet c'est exactement l'inverse. La comparaison, sans tenir compte du contexte de l'habillement, et donc de l'exposition des victimes aux vols de collier ne donne pas beaucoup d'intérêt à cette baisse qui existe numériquement mais qui ne renvoie pas à une baisse de la fréquence du phénomène car il faudrait comparer des mois qui sont comparables".
Ce qui n'est pas possible puisque la police parisienne ne recense les arrachages de colliers que depuis la fin 2011 lors des dépôts de plaintes et des interpellations.
Pour avoir du recul, il est toujours possible de scruter un indicateur donné par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, celui des vols violents sans arme contre des femmes sur la voie publique ou autre lieu public. (Dans ce chiffre, il n'y a pas que les arrachages de bijoux en or). Quoi qu'il en soit, on observe une hausse de 5,8% sur ce type d'infraction à Paris entre la période novembre 2010/octobre 2011 et novembre 2011/octobre 2012.
Une dernière chose est à noter au sujet de ces arrachages de colliers. Il est intéressant de noter que comme leur nombre a baissé de manière régulière entre l'été et aujourd'hui, à l'inverse il n'avait cessé de monter entre février-dernier et juillet passant de 38 à 635 (l'aspect saisonnier de ces infractions fonctionne bien sùr dans les deux sens).
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