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Le vrai du faux. Y aura-t-il bientôt près de 90 millions de réfugiés climatiques dans le monde ?

Selon le député La France Insoumise Alexis Corbière, les réfugiés climatiques seront 86 millions dans un futur proche. La cellule "Vrai du faux" a vérifié.

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le député La France Insoumise Alexis Corbière à l'Assemblée Nationale le 15 novembre 2022. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Invité de franceinfo, le député de La France Insoumise Alexis Corbière affirme que d'après un rapport de la Banque mondiale, cette institution financière qui aide financièrement les pays en développement à sortir de la pauvreté, "il y aura sans doute 86 millions de personnes à travers la planète qui vont devoir quitter leur pays, non pas par plaisir pour aller faire du tourisme, mais parce que sans doute les changements climatiques vont les obliger."

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En réalité, Alexis Corbière fait une confusion dans le rapport qu'il cite. Ce document, produit par la Banque mondiale, parle effectivement des migrations climatiques à l'horizon 2050. Sauf qu'il ne porte pas sur les migrations externes, quand une personne quitte son pays d'origine pour aller s'installer dans un autre pays, mais sur les migrations internes, quand cette personne quitte sa région d'origine pour aller s'installer ailleurs, à l'intérieur des frontières de son pays.

En outre, ces 86 millions ne concernent en fait que l'Afrique subsaharienne. Dans le monde, selon la Banque mondiale, il pourrait y avoir d'ici 2050 près de 216 millions de réfugiés climatiques à l'intérieur de leur pays. Le rapport évoque aussi 49 millions de migrants climatiques internes en Asie de l’Est et Pacifique. Concernant l'ensemble des réfugiés climatiques, externes comme internes, les derniers chiffres datent de 2008, ce sont ceux de l'ONU. Selon l'organisation, ils seront 250 millions d'ici 2050.

Le "coût humain" du changement climatique

Ce phénomène est donc très important et inquiétant. Le vice-président de la Banque mondiale pour le Développement durable, évoque le très lourd "coût humain" du changement climatique, surtout "pour les plus pauvres qui en sont le moins responsables". D'après le rapport de la Banque mondiale, derrière les migrations climatiques internes, il y a des personnes qui fuient le manque d'eau, les mauvaises récoltes ou encore la hausse du niveau des mers causées par le changement climatique. Ces personnes s'installent alors dans des villes ou des campagnes où les conditions sont plus favorables, mais qui ne sont pas forcément équipées pour les accueillir dignement.

Pourtant toujours selon le même rapport, réduire nettement les émissions mondiales de gaz à effet de serre permettrait de diminuer ces migrations internes de 80%.

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