Cet article date de plus de six ans.

Le vrai du faux. Non, un gendarme du GIGN n'est pas l'auteur de cette phrase

Antoine Krempf passe au crible des faits repérés dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ce vendredi, la fausse citation d'un gendarme du GIGN.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La phrase d'un gendarme du GIGN qui avait déjà été faussement attribuée à Vladimir Poutine  (Capture d'écran Facebook)

Voilà ce que nous dit une publication partagée 35 000 fois en l'espace de quatre jours sur Facebook dans le contexte d'après-attentat et d'hommage au colonel Beltrame.

Un gendarme du GIGN n'est pas l'auteur de ce "bon mot" qui tourne depuis au moins 2001 aux Etats-Unis (Capture d'écran)

C'est faux. Citation très musclée.... sauf qu'aucun gendarme du GIGN n'en est l'auteur. En 2015 déjà, cette phrase était attribuée à Vladimir Poutine. Cela paraissait déjà crédible à l'époque puisque le président russe est connu pour ses affirmations très musclées et qu'elle a été relayée par plusieurs médias.

Sauf que, comme l'a montré Libération à l'époque, on retrouve exactement la même phrase dans le film Man On Fire, sorti en 2004. Voici l'extrait  :

"Le pardon c'est entre eux et Dieu. Mon boulot c'est d'organiser la rencontre", dit le personnage joué par Denzel Washington.

Sauf que.. cette phrase a aussi été prononcée juste après les attentats du World Trade Center. Elle était attribuée à l'époque au général Schwarzkopf, chef militaire de la Première Guerre du Golfe. Mais lui-même a laissé entendre qu'il n'en était pas l'auteur lors de son passage dans une émission de télévision en 2003 : "Je vais vous confesser quelque chose. L'une des déclarations qui me sont attribuées dit ceci : 'Que faire d'Oussama Ben Laden, peut-on lui pardonner ? Le pardon est l'affaire de Dieu. J'espère simplement hâter la rencontre'."

Finalement, impossible de retrouver le véritable auteur de cette sortie guerrière... elle semble de toute façon très efficace pour récolter un peu de popularité sur les réseaux sociaux dans des moments d'émotion ou de tension, comme après un attentat par exemple.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.